Les gouvernements ont-ils eu raison d’utiliser le « chéquier » de l’État ? – .

Les gouvernements ont-ils eu raison d’utiliser le « chéquier » de l’État ? – .
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Le jeudi 12 mars 2020, Emmanuel Macron, président de la République française, s’adresse à la nation. La situation est grave. Une épidémie de SRAS-CoV-2 fait des ravages dans les systèmes de santé.

Pour limiter la propagation du virus, de nombreux pays européens sont confinés. Et Emmanuel Macron appelle à mobiliser tous les moyens nécessaires pour lutter contre l’épidémie et protéger les salariés et les entreprises, déclarant : « quoi qu’il en coûte ». Ces quatre mots deviendront une véritable ligne directrice pour les gouvernements occidentaux dans leur gestion des crises des cinq dernières années.

En Belgique, l’État est également systématiquement intervenu pour soutenir les citoyens, les entreprises et le tissu économique et social, notamment en proposant des aides financières, des primes, du chômage temporaire ou encore un droit passerelle de crise.

“Ce sont des choix politiques”rappelle l’économiste Giuseppe Pagano, professeur émérite à l’Université de Mons et spécialiste des finances publiques. « Les crises ont toujours un impact sur les finances publiques. Car à fiscalité constante, les revenus diminuent, tandis que les dépenses augmentent.»

Déficits publics

Comme dans d’autres pays européens, les finances publiques ont été plombées par la gestion de crise. Au niveau national, le déficit budgétaire de la Belgique pour l’année 2024 est estimé à 27,5 milliards d’euros, soit 4,6% du PIB. La Belgique dépense toujours plus que ses revenus ne génèrent. La Commission européenne estime que la dette belge (507,8 milliards d’euros en janvier) représentera 106,4% du PIB en 2024 et 107,3% en 2025.

« La dette n’est pas un tabou. Les Etats-Unis, symbole du libéralisme, ont un taux d’endettement plus élevé (121% du PIB en 2022), et personne ne s’en inquiète”ajoute Giuseppe Pagano. « Mais pouvons-nous avoir une dette éternellement croissante ? La réponse est non. Ce qui compte, c’est le coût des intérêts. Lorsque les taux d’intérêt sont nuls ou négatifs, comme c’était le cas jusqu’à récemment, l’endettement ne pose pas de problème. Mais les taux ont commencé à augmenter. S’ils deviennent trop élevés, ils pourraient engloutir une part importante des budgets. De plus, les marchés financiers sont imprévisibles. Le danger est là. Il est donc crucial de maîtriser la dette, sans nécessairement atteindre les 60% du PIB prescrits par le traité de Maastricht.»

Éric De Keuleneer, professeur émérite d’économie à la Solvay Brussels School Economics&Management (ULB), partage ce point de vue. « Il est compréhensible qu’il y ait des déficits importants en temps de crise » il a dit. “Mais si cela devient structurel, ce n’est pas durable. Car si nous ne laissons pas l’inflation effacer la dette, ce sont les générations futures qui risquent d’en payer le prix.»


Le Covid Safe Ticket, une des armes utilisées pour lutter contre la propagation du Covid-19. ©BELGA

Au début de la crise sanitaire, la Belgique ne disposait d’un gouvernement que pour les affaires courantes. Le 15 mars 2020, le gouvernement Wilmès a reçu des pouvoirs spéciaux du Parlement. Ce n’est que le 1er octobre 2020 que le gouvernement De Croo prend ses fonctions. Comme dans de nombreux autres pays européens, la Belgique a connu des périodes successives de confinement et de déconfinement jusqu’en 2022. « La Belgique a rapidement proposé un soutien économique aux entreprises et aux ménages grâce aux mécanismes existants, ainsi que des aides directes, des prêts d’urgence et des garanties financières », indique l’OCDE dans une évaluation publiée en décembre 2023 sur la manière dont la Belgique a géré la crise sanitaire. « Après une chute de 14 % du PIB réel entre le quatrième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020, le PIB a retrouvé son niveau d’avant la pandémie à la mi-2021 », ajoute l’OCDE.

“Tous les pays européens ont injecté beaucoup d’argent pour soutenir l’économie”, souligne l’économiste Éric De Keuleneer. «Cela était nécessaire au début, mais certaines mesures, comme le chômage temporaire de crise, ont été maintenues bien plus longtemps que nécessaire, alors qu’il y avait des pénuries de main d’œuvre dans de nombreux secteurs. Cela a probablement conduit à des effets d’aubaine abusifs.»

Par ailleurs, la crise sanitaire a mis en évidence des tensions dans le secteur médical. La pénurie de masques et d’équipements de protection a montré le manque de préparation de la Belgique à faire face à une pandémie.


Le Gouvernement a dû aider les Belges à faire face à l’explosion des prix.

L’invasion de l’Ukraine a entraîné une flambée des prix du gaz. Face à une hausse des factures d’énergie, le gouvernement De Croo a mis en place un « paquet énergétique de base réduit » couvrant la période de novembre 2022 à mars 2023. Cette mesure consistait en une réduction mensuelle de 135 € pour le gaz et de 61 € pour l’électricité.

Les entreprises ont bénéficié d’un report de cotisations sociales et un droit passerelle temporaire a été réintroduit pour soutenir les indépendants. Compensée par une hausse des droits d’accises, la TVA à 6% sur le gaz et l’électricité a été maintenue. Par ailleurs, le gouvernement Vivaldi a prolongé le tarif social élargi jusqu’en juillet 2023.

“Il y a des raisons légitimes d’aider les personnes les plus précaires, mais je ne pense pas que modérer la hausse des prix pour tous les consommateurs était une bonne idée”, analyse l’économiste Éric De Keuleneer. « Cette approche a un coût élevé et peut réduire l’effet incitatif des prix élevés, ce qui devrait inciter chacun à limiter sa consommation d’énergie. »

La fin de la sortie du nucléaire en 2025 : le gouvernement a prolongé de 10 ans Tihange 3 et Doel 4. Pour ce faire, il a été convenu avec Engie de créer une structure détenue à parts égales par l’État belge et l’énergéticien. Un mécanisme a également été mis en place pour garantir la rentabilité des investissements d’Engie. Le montant destiné à la gestion des déchets nucléaires a été définitivement fixé à 15 milliards d’euros.


En juillet 2021, des inondations ont ravagé la Wallonie, notamment Pepinster. ©Eric Guidicelli

Du 13 au 15 juillet 2021, de fortes pluies provoquent des inondations dévastatrices. Selon une évaluation complète réalisée en 2022 par la Commission spéciale pour la reconstruction, l’estimation totale des coûts de réparation des zones sinistrées s’élève à près de 5,2 milliards d’euros. La Wallonie a notamment dû négocier avec le secteur des assurances pour permettre à certaines victimes d’être indemnisées au-delà du plafond fixé par la loi.

« Après une ultime négociation avec les assureurs, la Région aura payé au total 1,030 milliard, ce qui représente environ 50% du montant total des sinistres. Les compagnies d’assurance couvrent la différence, pour le solde de tous les comptes. »a résumé le ministre-président wallon Elio Di Rupo (PS) au Parlement wallon en mai 2023. »Sans l’intervention de la Région, les assurances n’auraient que très partiellement indemnisé les victimes.»

D’autres familles touchées mais non assurées pourraient se tourner vers le Fonds des catastrophes.

Au total, 7 810 demandes ont été soumises. A noter également que la Wallonie a alloué des budgets importants pour financer, dans les communes concernées, des actions visant à lutter efficacement contre les risques d’inondation et à améliorer leur gestion. Enfin, le gouvernement fédéral a aidé la Wallonie en lui accordant un prêt de 1,2 milliard d’euros.


Dans les livres d’histoire, la guerre froide est généralement considérée comme se terminant avec la chute du mur de Berlin et la dissolution de l’URSS en 1991. Cependant, cette perspective omet un élément crucial : la guerre en Ukraine. Déclenché en 2014 par l’annexion de la Crimée et les soulèvements pro-russes dans le Donbass, ce conflit a pris une tournure dramatique lorsque Vladimir Poutine a décidé, en février 2022, d’envahir l’ensemble du territoire ukrainien pour renverser le régime de Volodymyr Zelensky.

Le gouvernement a approuvé 25 programmes d’aide militaire à l’Ukraine, le dernier en date remontant à fin mars, s’élevant à 100 millions d’euros alloués à l’entretien des avions de combat F-16, dans le cadre d’une des six coalitions de soutien à l’Ukraine dans lesquelles la Belgique participe. Comme d’autres pays de l’Otan, la Belgique apporte un soutien militaire à l’Ukraine, à hauteur d’un milliard d’euros depuis le début du conflit.

Une grande partie du soutien belge n’est pas financée par les contribuables, mais provient plutôt des impôts sur les sociétés collectés auprès d’Euroclear, où la plupart des actifs financiers russes sont gelés en raison des sanctions internationales. Une autre partie des fonds provient de la Facilité européenne pour la paix.

 
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