Six milliards de francs. C’est le prix des 36 avions de combat de type F 35-A achetés par la Confédération à la multinationale américaine Lockheed Martin – l’achat le plus cher de l’histoire de l’armée suisse. La livraison des avions débutera en 2027. Mais il y a un hic, a révélé hier le NZZ au Sonntag: les machines seront équipées de moteurs obsolètes. Peu de temps après les avoir reçus, ils devront être mis à niveau. Quel sera le surcoût, sans doute important, de l’opération ? Et qui paiera la facture ? Le flou règne.
Cette incertitude ne semble pas gêner le Département fédéral de la Défense, selon lequel une mise à jour des F35 serait tout à fait normale. Un assouplissement qui surprend : en matière financière, le Conseil fédéral est d’habitude plus tendu. La ministre des Finances (PLR), Karin Keller-Sutter, a donc mandaté une équipe d’experts chargée de proposer des options d’épargne – et a montré la voie en réduisant les pensions de veuvage. Son collègue (également PLR) Ignazio Cassis tient le glaive de l’aide au développement. Quant à la ministre (PS) des Affaires sociales, Elisabeth Baume-Schneider, elle s’oppose à l’initiative visant à réduire les primes d’assurance maladie, invoquant le « manque d’argent ». Le budget de l’armée, en revanche, ne connaît pas d’austérité. Il atteint même de nouveaux sommets.
« Plus de sécurité, moins d’État social », titrait récemment le journal NZZ. Selon ce quotidien proche de la place financière, les Etats européens et la Suisse doivent augmenter drastiquement leurs budgets militaires en raison du contexte international menaçant. Comment financer ce réarmement ? Par « un détournement des budgets sociaux vers les budgets de défense », suggère le NZZ. C’est l’option que semble adopter le Conseil fédéral.
