Paris – Encore bousculée par le mercato des directeurs artistiques, la Fashion Week revient mardi à Paris avec notamment le retour très attendu de Jacquemus et les premiers pas de Peter Copping chez Lanvin.
Après Florence et Milan, la mode masculine s’installe à Paris du 21 au 26 janvier avec une programmation un peu moins dense que l’an dernier (37 défilés et 30 présentations de collections automne-hiver 2025-2026).
“C’est une saison qui s’annonce un peu différente de d’habitude”, en raison de la valse des directeurs artistiques ces derniers mois, explique à l’AFP Adrien Communier, responsable de la rubrique mode chez GQ France. Givenchy manque notamment à l’appel, la nouvelle directrice artistique Sarah Burton, nommée en septembre, réservant sa première collection à la Fashion Week féminine de mars.
Après un premier défilé en septembre, le nouveau directeur artistique de Valentino, Alessandro Michele, sera de retour pour la semaine de la haute couture, qui emboîte le pas à l’homme. Autre absence notable, celle de Loewe, dont le directeur artistique Jonathan Anderson serait sur le départ, selon plusieurs médias spécialisés.
« Même s’il y a quelques défections, Paris reste de loin la Fashion Week la plus animée et la plus créative », souligne Alice Feillard, directrice des achats homme aux Galeries Lafayette.
Louis Vuitton ouvrira le bal de cet événement aussi mode que célébrité mardi soir, avec la présentation de la quatrième collection de Pharrell Williams. D’autres grandes maisons de luxe comme Dior Homme et Hermès seront également présentes, à l’instar des maisons japonaises Kenzo, Yohji Yamamoto, Issey Miyake et Mihara Yasuhiro.
Le retour de Jacquemus
L’un des spectacles les plus scrutés sera sans doute celui de Jacquemus, qui revient au calendrier officiel après cinq ans d’absence. Depuis quelques années, le Provençal a l’habitude de défiler quand et où il veut, que ce soit dans un champ de lavande du sud de la France ou dans le parc du château de Versailles.
-Lanvin sera également de retour après deux ans d’absence avec la première collection de Peter Copping, nommé en juin directeur artistique de la plus ancienne maison de couture française. Willy Chavarria est également très attendu. Le designer californien à la tête de sa propre maison – en plus de son poste de vice-président du design chez Calvin Klein – expose pour la première fois dans la capitale française. Le Français Emeric Tchatchoua, fondateur du label streetwear 3.Paradis, figure également pour la première fois au calendrier officiel.
Comme ces dernières saisons, Saint Laurent n’est pas au rendez-vous mais la marque dirigée par Anthony Vaccarello devrait défiler à Paris dans la foulée de cette fashion week masculine.
Confort et élégance
Et côté silhouettes, à quoi faut-il s’attendre ? Après la fin de l’hégémonie du streetwear, la tendance est au « tailleur » plus « casual » (ce style basé sur les costumes).
Trench, veste style « Barbour », duffle-coat, joli jean, veste en cuir, chaussons… « Il y a ce genre de silhouette très classique, un peu dandy mais chic, élégante et un peu casual qui est en train de s’installer. », commente Alice Feillard. « Il y a ce besoin de confort et d’élégance », renchérit Adrien Communier. Grande tendance des collections printemps-été 2025, le « workwear », sur le modèle de la salopette, pourrait également se retrouver sur les podiums, prédisent les spécialistes.
Le style outdoor, inspiré des vêtements de trekking ultra techniques, est également attendu dans les différentes collections. Côté matière, les experts attendent encore beaucoup de cuir “un peu laqué, un peu brillant aussi, presque un peu vinyle”, explique Mme Feillard. Concernant les couleurs, “depuis deux saisons, on voit du marron partout, ça ne m’étonnerait pas qu’il soit encore présent cette saison”, ajoute M. Communier.