coups de pied contestés, mises en scène et… « Je fais la loi »

Les trente habitants du XV^e arrondissement de Marseille venus soutenir Sébastien Delogu ne rentreront pas tous dans la petite salle de l’immeuble vétuste occupé par le tribunal correctionnel. De jeunes militants de la France Insoumise (LFI), des quinquagénaires, voilés ou non, des trentenaires et une poignée d’élus, tous prompts, face à une nuée de journalistes, à étendre leurs bienveillance à l’ex- agent de sécurité, ancien chauffeur de taxi devenu député LFI en 2022. Réélu dès le premier tour l’an dernier, il est poursuivi pour « violences intentionnelles par personne chargée d’une mission de service public à l’encontre du personnel travaillant dans un établissement scolaire », survenu le 10 mars 2023. Trois circonstances aggravantes, pour autant de coups de pied qu’il conteste. ” Il y a des jaloux, c’est pour ça que Séb est là ! », glisse vers Marianne un de ses fans.

C’est l’idée d’accusations malveillantes, même » politiques », qui mènera, à peine contenues, la défense de son avocat, Yonès Taguelmint. Il faut dire que dans les heures qui ont suivi le 10 mars 2023, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a tweeté « soutien aux membres de l’équipe pédagogique du lycée Saint-Exupéry de Marseille agressés ce matin par un adjoint. » Peu soucieux de la présomption d’innocence, ces propos ont alimenté l’effervescence médiatique, qui a repris avec les deux reports du procès, prévus d’abord en décembre 2023 puis en juin 2024. » J’ai été fait pour ressembler à une racaille », déplore, face à ses juges, le député sanglé en costume-cravate, lunettes fines, raie de côté impeccable et barbe rasée de près. Tantôt affable, tantôt ferme, le président du tribunal cherchera à démêler le vrai du mensonge dans une affaire des plus confuses.