Le Premier ministre François Bayrou était l’invité de BFMTV après l’annonce de son nouveau gouvernement, ce lundi 23 décembre. Il est notamment revenu sur la composition de son équipe ministérielle.
Le Premier ministre François Bayrou a donné, ce lundi 23 décembre sur BFMTV, sa première interview télévisée depuis l’annonce de son gouvernement, il y a seulement quelques heures.
Parmi les ministres nommés, le retour d’anciens noms comme celui d’Élisabeth Borne à l’Éducation nationale et de Manuel Valls à l’Outre-mer, de Gérald Darmanin à la Justice, a suscité de vives réactions, sans oublier le maintien de Bruno Retailleau à l’Intérieur et de Sébastien Lecornu. aux Forces armées.
L’équipe gouvernementale, qui maintient une nette tendance à droite et au centre, n’a pas perdu de temps pour faire réagir la gauche. Raphaël Glucksmann, député européen (Place publique) a notamment dénoncé le nouveau gouvernement placé « sous tutelle » par Marine Le Pen, quand le député socialiste Olivier Faure a parlé de « surveillance de l’extrême droite ».
• Manuel Valls, une personnalité « un peu kamikaze »
François Bayrou est d’abord revenu sur la nomination de Manuel Valls au poste de ministre d’État chargé de l’Outre-mer. L’ancien Premier ministre de François Hollande signe son retour au gouvernement.
« Manuel Valls est parfois une personnalité un peu kamikaze. J’aime les personnalités audacieuses ou celles qui acceptent de prendre des risques », déclare François Bayrou.
“Manuel Valls est une personnalité pour qui j’ai du respect”, ajoute-t-il. Le nouveau ministre d’État chargé de l’Outre-mer hérite d’un très large portefeuille où il devra notamment gérer la situation à Mayotte, dévastée par le passage meurtrier du cyclone Chido il y a dix jours, en Nouvelle-Calédonie ou dans les départements Antillais, face à la problèmes de coût de la vie élevé et d’inflation.
• Il rejette toute « influence » de Marine Le Pen sur la composition de son gouvernement
Alors que la gauche crie à la « surveillance » du gouvernement par le Rassemblement national, François Bayrou nie toute « influence » de Marine Le Pen sur la composition de son gouvernement.
“Il n’est pas vrai qu’une quelconque influence ait été exercée sur moi”, affirme le Premier ministre, démentant un appel avec Marine Le Pen qui a conduit à la disqualification de Xavier Bertrand du gouvernement.
Jusqu’ici attendu pour rejoindre le nouveau gouvernement Bayrou, Xavier Bertrand, président LR des Hauts-de-France, a indiqué ce lundi sur la Justice en raison de l’opposition du Rassemblement national”.
Selon François Bayrou, ce sont des désaccords politiques qui ont écarté Xavier Bertrand de la composition du gouvernement, notamment sa posture « violente » et sa vision différente de la justice. « J’ai découvert que son approche au ministère de la Justice n’était pas la mienne », soutient le Premier ministre.
• Bayrou concède qu’« aucun parti » n’est « content » de la composition du gouvernement
Face aux vives réactions des oppositions, François Bayrou concède qu’« aucun parti » n’est « content » de la composition du gouvernement.
“Mais ce n’est pas le problème du gouvernement”, a-t-il souligné, fustigeant l’attitude des “partis”.
Il a notamment rappelé auparavant le slogan du gaullisme, auquel il se disait « attaché » : « les partis politiques ne doivent pas être ceux qui forment les gouvernements », ajoutant que ce rôle revient au Premier ministre qui « prend en compte les nuances de l’ordre national ». Assemblée”.
• Le Premier ministre est « convaincu » que son gouvernement ne sera pas censuré
Malgré des réactions plutôt tièdes de l’opposition à cette nouvelle équipe, François Bayrou se dit « convaincu » que son gouvernement « ne sera pas censuré » contrairement à celui de Michel Barnier, contraint à la démission.
“Je suis convaincu que l’action que je définis devant vous et l’équipe gouvernementale garantira que nous ne serons pas censurés”, assure le Premier ministre.
Malgré les propos de l’opposition, « les Français n’ont pas aimé » la censure, selon François Bayrou.
• François Bayrou se dit ouvert aux « compromis » sur la réforme des retraites
Interrogé sur la question de la réforme des retraites, François Bayrou se souvient être favorable au système de retraite par points, se disant également prêt à « trouver des compromis » avec les partenaires sociaux.
“Je suis prêt à aller à six mois (…) de débat” avec les forces politiques et syndicales, se défend François Bayrou.
“Je pense que la situation du pays”, d’un point de vue budgétaire, est “préoccupante”, ajoute-t-il, excluant un gel de la réforme lors des nouvelles consultations qui pourraient s’étendre “jusqu’à l’été”.
• Bayrou estime que le nombre de décès à Mayotte se comptera « en dizaines plutôt qu’en milliers »
Le chef du gouvernement est revenu sur la situation à Mayotte, île française située dans l’océan Indien, durement touchée par le cyclone Chido le 14 décembre. Pour l’heure, le bilan encore provisoire fait état de 35 morts et environ 2 500 blessés.
“Je pense que cela se compte par dizaines et non par milliers”, a déclaré le Premier ministre sur BFMTV, espérant “ne pas être démenti par la réalité”.
“Je pense qu’on peut considérer que le nombre de victimes est contenu et limité pour le moment”, a-t-il ajouté. Au lendemain de la catastrophe naturelle, le préfet de Mayotte déclarait craindre « plusieurs centaines de morts » dans l’archipel.
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