Économiste de formation, Amélie de Montchalin revient au gouvernement deux ans et demi après son départ, au poste très exposé de ministre des Comptes publics, un quatrième Marocain depuis 2019, sous autant de Premiers ministres.
Mme de Montchalin, 39 ans, est actuellement représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, poste auquel a été placée cette première macroniste après sa défaite aux élections législatives de 2022, dans l’Essonne, face au socialiste Jérôme Guedj, et sa démission du gouvernement.
Décrit comme « pure techno, soldat en mission » par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme « la fille qui n’est pas la plus drôle de la planète » mais qui est « directe, solide et dure ». travaillant», Mme de Montchalin, elle fut première secrétaire d’État chargée des Affaires européennes sous Edouard Philippe.
C’est comme ministre de la Transformation et de la Fonction publique, sous Jean Castex, qu’elle a occupé son poste le plus longtemps après le premier confinement, avant d’être nommée en mai 2022 ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires sous Elisabeth Borne, et de devoir démissionner deux mois plus tard.
“C’est quelqu’un de très brillant, qui comprend très vite”, et qui s’est “assez bien adaptée à un métier qu’elle ne connaissait pas”, disait d’elle en 2022 le maire de Sceaux (Hauts-de-Seine) Philippe Laurent, qui a rencontré ministre des questions territoriales durant le premier quinquennat de Macron.
Mme de Montchalin mène un parcours prestigieux : études à HEC et Harvard, puis diverses fonctions dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et de l’assurance (Axa) avant de devenir députée de l’Essonne en 2017, au lendemain des premières élections de Emmanuel Macron.
– Autorité et dialogue –
Avant de rejoindre En Marche ! fin 2016, Amélie de Montchalin s’était orientée – sans s’écarter – vers la droite : d’abord lors d’un stage de deux mois comme assistante de Valérie Pécresse en 2007 puis en envoyant des notes à Alain Juppé, candidat en 2016 à la primaire de la droite.
Au Palais Bourbon, elle devient chef de file des députés En Marche ! à la commission des Finances puis numéro deux du groupe parlementaire.
Une spécialité budgétaire qui lui permettra d’être dans le coup dans les prochaines semaines, lorsqu’il devra, avec son tout nouveau ministre de tutelle Éric Lombard, issu de la Caisse des dépôts (CDC), tenter de faire passer le budget 2025 aux oppositions. sur la défensive, même prêt à censurer à nouveau le gouvernement.
Une source syndicale a évoqué son « autorité naturelle » lorsqu’elle était dans la Fonction publique. D’autres interlocuteurs ont souligné dans le même temps, à l’inverse, sa capacité à dialoguer. Et certains au sein de l’administration sont allés jusqu’à se dire « impressionnés » par sa capacité à mener à bien ses projets.
Lorsqu’elle était dans la Fonction publique, Mme de Montchalin n’hésitait pas à se déplacer en personne pour obtenir des soutiens et assurer une forte présence médiatique.
Elle aura peut-être moins l’occasion de le faire à Bercy sous la houlette du ministre de l’Économie et des Finances, mais devra en tout cas réussir à la convaincre dans son nouveau rôle aux Comptes publics, à un moment périlleux pour le pays. , qui fait face à un déficit et une dette colossales.
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