STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP
Le gouvernement de François Bayrou (ici le 17 décembre) tarde à s’annoncer pour ces trois raisons.
POLITIQUE – Les choses restent bloquées. Alors que François Bayrou promettait de présenter son gouvernement avant Noël et pensait même l’annoncer avant la fin du week-end, ce dimanche 22 décembre s’est terminé par une douche froide de l’Élysée peu avant 20 heures : la composition de l’équipe du Premier ministre sera ne sera pas fait avant lundi.
Le timing de ce week-end semblait pourtant parfait, juste avant les fêtes de fin d’année et dans la foulée du retour d’Emmanuel Macron à Paris après ses déplacements à Mayotte, Djibouti et en Ethiopie. Mais malgré plusieurs appels et rencontres entre le président et le chef du gouvernement dans la journée, des points de blocage demeurent. Voici ceux-là.
•La figure de Xavier Bertrand
Xavier Bertrand devrait succéder à Didier Migaud (PS) à la Justice. Le problème est que le président LR de la région Hauts-de-France, dont le nom a souvent été évoqué pour rejoindre les gouvernements successifs de ses derniers mois, n’a jamais obtenu son portefeuille en raison de la ferme opposition du Rassemblement national.
Le vice-président du RN Sébastien Chenu a également déclaré sur BFMTV ce dimanche : « Si Xavier Bertrand est dans un ministère, ce sera un bras d’honneur qui nous sera remis. » Il a toutefois souligné que cela ne suffirait pas à censurer le gouvernement. L’entourage de Marine Le Pen est toutefois allé plus loin un peu plus tard dans la journée, assurant aux mêmes médias que «La pression en faveur de la censure sera difficile à contenir» si Xavier Bertrand avait son maroquin.
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Evidemment, la perspective de le voir récupérer la Justice, d’autant que Marine Le Pen sera condamnée en mars dans l’affaire des faux assistants parlementaires du RN, fait monter la tension. François Bayrou se trouve donc dans une situation inextricable : soit il ignore les menaces du Rassemblement national mais prend le risque de la censure, soit il cède et se retrouve à la tête d’un gouvernement soumis au RN… comme Michel Barnier.
• La bataille Darmanin-Barrot
Un autre point de divergence concerne le prestigieux ministère des Affaires étrangères. Alors que Jean-Noël Barrot souhaite conserver son poste au Quai d’Orsay, c’est l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui souhaiterait prendre la tête de la diplomatie française. Si le premier a les faveurs du Premier ministre – ils sont tous deux issus du MoDem -, le second a l’oreille d’Emmanuel Macron.
• Qui est responsable de l’économie ?
C’est sûrement la position la plus stratégique du moment au vu des batailles budgétaires à venir après l’adoption de la « loi spéciale » : qui tiendra le bateau à Bercy ? Le nom de Laurent Wauquiez était une nouvelle fois en jeu, lui qui avait refusé trois mois plus tôt de rejoindre le gouvernement de Michel Barnier.
Cette fois encore, le chef des députés LR a accepté que son parti entre dans le gouvernement Bayrou, mais a annoncé samedi soir avoir refusé une prise de position. « La seule configuration possible pour moi était (le ministère des Finances) avec une feuille de route claire, notamment pas d’augmentation d’impôts. Il n’existe pas de telle feuille de route. Il (François Bayrou) m’a proposé autre chose, j’ai refusé”, il a expliqué.
Il ne reste plus beaucoup de temps à François Bayrou pour boucler ses négociations et officialiser la composition de son équipe dans les délais promis. Lundi ne semble pas être le moment le plus opportun pour qu’un jour de deuil soit annoncé pour Mayotte. Le Parisien évoque encore une éventuelle annonce du gouvernement en fin de journée. Si le Premier ministre veut tenir ses échéances, le mardi 24 décembre restera la veille de Noël, même si de nombreux Français auront déjà les pieds sous la table.
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