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Un verdict sous haute tension

Rarement un verdict aura suscité un tel engouement. Ce jeudi, avant même les premières lueurs de l’aube, des dizaines de journalistes se sont rassemblés au palais de justice d’Avignon. Après quinze semaines d’audiences, le tribunal correctionnel doit rendre son verdict pour Dominique Pelicot et la cinquantaine d’hommes accusés d’avoir violé Gisèle, son épouse, alors qu’elle était droguée à son insu. Ceci est prévu vers 9h30

A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle : le palais de justice a été fermé au public pour contenir la foule. Pour la première fois depuis de nombreuses semaines, Gisèle Pelicot ne quittera pas la salle d’audience sous une haie d’honneur et des applaudissements. Mais le procès a tellement dépassé les frontières que ce jeudi, des journalistes des quatre coins du globe se précipitent pour entendre l’épilogue de cette affaire hors du commun. A l’ouverture de l’audience le 2 septembre, seuls 36 médias, dont quatre étrangers, étaient accrédités pour couvrir l’événement. Trois mois plus tard, 180 médias, dont 86 étrangers, sont attendus. A titre de comparaison, à l’ouverture du procès des attentats du 13 novembre à Paris, 141 médias étaient accrédités.

Présence policière extraordinaire

Mais les murs de la salle d’audience – aussi grands soient-ils – ne sont pas extensibles. Des salles de retransmission ont été aménagées pour les journalistes. La salle principale sera réservée aux parties civiles, Gisèle Pelicot, en tête, la cinquantaine d’accusés et leurs avocats. Ainsi que les forces de l’ordre. Le dispositif policier a « été considérablement renforcé », précise le tribunal. Dans la salle et autour du tribunal, près de 200 policiers sont mobilisés pour la journée. Il s’agit avant tout d’éviter tout incident car la tension pourrait être forte.

D’abord dans la salle d’audience. La majorité des accusés nient les faits, affirmant n’avoir pas eu conscience d’avoir commis un viol. Une trentaine d’avocats ont plaidé pour l’acquittement. Trente-deux prévenus comparaissent libres : s’ils sont reconnus coupables et qu’un mandat de dépôt est émis contre eux, ils seront menottés à la barre et placés en garde à vue. Ils ne pourront même pas embrasser une dernière fois leurs proches, comme c’est l’usage : la salle étant trop petite, un membre de chaque famille accusée aura accès à une salle de diffusion.

Une vigilance particulière sera également de mise tout autour du tribunal puisque plusieurs manifestations féministes sont prévues tout au long de la journée.

 
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