Se déconnecter (de nos smartphones, de nos obligations) pour se reconnecter aux autres (nos proches, inconnus) : nous sommes de plus en plus nombreux à chercher à recréer du lien, que ce soit pour des moments partagés ou des projets de vie à plus long terme. Partout dans le monde, les initiatives se multiplient qui témoignent d’un besoin impératif de se rassembler, d’échanger, de partager.
En cette fin d’année 2024 pour le moins chaotique, c’est cette tendance, largement relayée dans la presse étrangère ces derniers mois, que nous avons voulu mettre en avant pour ce dernier numéro de l’année : ce qui nous lie nous fait du bien. Comme remède à la solitude, à l’individualisme, mais aussi une manière de réinventer la notion de vivre ensemble.
Attrape-la (vieille expression en sanskrit qui signifie « transporté par l’amour »), Pierres précieuses (verser économie partagée ou « économie commune » en allemand), le flocon de neige (« connecter » en japonais) : ces mots ne vous disent peut-être rien, et pourtant ils ont tout à voir avec cette idée.
Au Japon, Omusubi est un restaurant intergénérationnel du sud de Tokyo qui permet aux personnes âgées de s’évader, un instant, de la solitude. En Allemagne, certains groupes de la gauche alternative ont créé Ghémok, ou encore la mise en commun des revenus par des individus qui ne vivent pas nécessairement ensemble. Là comme toi, c’est cette émotion universelle mais encore méconnue qui surgit lors d’une situation de partage collectif. Elle peut être provoquée par un événement sportif, une fête, un concert, etc.
Ce ne sont là que quelques exemples que nous avons repérés dans la presse étrangère. Du Offline Club d’Amsterdam, où l’on se retrouve pour socialiser sans téléphone, à un incroyable Bus Shelter conçu comme une salle commune au Danemark, des bains de glace inclusifs de Margate, au Royaume-Uni, aux bars d’Oviedo, en Espagne, où l’on se précipite le soir pour jouer à des jeux de société, nous vous proposons un tour du monde de cette quête de connexions.
A découvrir également dans ce numéro particulièrement riche en histoires et qui se démarque (un peu) de l’actualité la plus chaude, l’année en dessins animés : 2024 racontée par des dessinateurs du monde entier. Et aussi une nouvelle édition de Courrier pour adolescents32 pages destinées aux jeunes et cette épineuse question : où sont passés les baisers ?
Et puis tant d’autres reportages et récits pour vous aider à mieux apprécier la richesse et la diversité de Courrier international. Il y a d’abord ce format long publié dans le - Financier, « Contes cruels du golfe d’Aden », un reportage exceptionnel sur l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde. Et cet autre reportage, en Transnistrie cette fois, territoire occupé par l’armée russe et fermé aux médias, où un célèbre journaliste tchèque a réussi à pénétrer. Petra Prochazkova explique dans Denik N. commentaire cette région séparatiste de Moldavie est devenue un centre d’extraction de cryptomonnaie. Passionnant et rare.
Autre reportage marquant à découvrir, celui de Magazine Smithsonian, qui raconte l’incroyable enquête d’un agronome italien qui recherchait des traces de fruits disparus dans les peintures de la Renaissance… Il y a aussi cet entretien avec un neurobiologiste (Le -), où l’on comprend mieux l’importance du zéro pour notre cerveau. Ou cet article repéré sur Weixin décrivant la passion pour la danse chez les jeunes chinois, qui tentent d’échapper à la pression professionnelle.
Enfin, il s’agit aussi en grande partie de la crise politique en France et de la situation en Syrie. Une année noire pour l’Iran, écrit Le Spectateur, le régime des mollahs ayant vu les piliers de son « axe de résistance » s’effondrer un à un, jusqu’à la chute du régime de Bachar El-Assad.
En raison de la date de notre fermeture, nous n’avons cependant pas pu inclure un reportage ou une analyse sur la catastrophe en cours à Mayotte, encore peu couverte à ce stade par la presse étrangère, pour des raisons évidentes. Nous suivrons bien sûr cette actualité sur notre site qui ne s’arrête pas. Le prochain hebdomadaire paraîtra le 9 janvier. D’ici là, avec toute la rédaction, je vous souhaite de joyeuses fêtes.
Bonne lecture !
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