Vous avez sans doute remarqué ses traits fins et son caractère déterminé dans des films aussi divers que La Fille du 14 juillet, La Loi de la jungle, Bécassine ! ou Comment je suis devenu un super-héros. Actrice au parcours atypique, presque excentrique mais en tout cas totalement libre, Vimala Pons fraye avec un genre pas si courant dans sa filmographie avec Le beau rôle. Vimala incarne Nora, auteur de spectacles en relation avec l’acteur qui joue dans ses pièces. Leur ciel bleu va bientôt s’assombrir quand Henri finira par être engagé au cinéma…
Le réalisateur, Victor Rodenbach, scénariste de la série Platane et Dix pour centsigne ici son premier long métrage et repart avec les honneurs en enchaînant les séquences hilarantes lors de l’implosion du couple. A l’arrivée : voici un feel good movie réussi, teinté de mélancolie lorsqu’il interroge le sentiment amoureux. UN romcom imparable, qui s’appuie sur le couple cinéma de l’année : l’indispensable William Lebghil et donc la magnifique Vimala Pons. L’occasion était trop belle pour rencontrer cette égérie du cinéma arty depuis près de vingt ans, qui s’affirme ici définitivement comme une actrice absolument incontournable, y compris auprès du grand public.
Le Point Pop : Vous êtes auteur, interprète, sportif de haut niveau, guitariste, funambule, artiste de cirque, comédienne… Avez-vous d’autres cordes à votre arc ?
Vimala Pons : Recommençons. Je suis auteur de spectacles, j’ai joué de la guitare classique quand j’étais petit, je compose la musique de mes spectacles mais je ne me considère pas comme musicien. Pour le sport, j’ai fait du karaté et du tennis de compétition. Funambule, c’est vrai, et même si je suis un artiste de cirque de formation, je ne trouve pas que mes spectacles soient du cirque à proprement parler. Et actrice, bien sûr, même si j’aurais pu faire mieux (rires).
Vous êtes né en Inde. Votre père était-il vraiment un charmeur de serpents ?
C’est vrai (elle éclate de rire). Mes parents se sont rencontrés là-bas, ils étaient hippies et ils essayaient de trouver un sens à leur vie. Mon père a suivi un dresseur de serpents pendant quelques mois et a joué de la flûte à ses côtés.
C’est vrai qu’adolescent, tu écrivais un scénario pour Crochet 2la suite du film de Spielberg ?
Oui ! A 13 ans, j’écrivais un traitement de Crochet 2 mais ensuite j’ai découvert un article chez mon dentiste dans lequel Spielberg déclarait qu’il ne travaillerait plus jamais avec des enfants. Et donc, je ne le lui ai pas envoyé. Je m’en veux parce que j’ai écrit une excellente lettre de motivation. Adolescente, je voulais aussi devenir paysagiste, puis scénariste ou travailler dans les effets spéciaux. J’adore regarder les gens de cette industrie travailler, c’est magique. A 18 ans, j’ai réalisé un court métrage que je n’ai jamais monté, ni même monté. J’ai commencé le théâtre pour rencontrer des comédiens, j’ai adoré, et j’ai intégré le cours libre du cours Florent, et j’ai eu le concours du Conservatoire. Tout s’est réuni…
Vous avez débuté dans des films assez radicaux, du pur cinéma d’auteur avec Paul Verhoeven, Christophe Honoré, Alain Resnais, Bertrand Mandico… Et vos derniers films semblent indiquer une orientation plus grand public.
Au début, j’ai fait une série de films d’art et d’essai sans voir plus loin que le bout de mon envie, je n’avais pas de stratégie. Et j’étais catégorisé dans le cinéma d’art et d’essai, dans un certain type d’univers, donc un peu marginalisé. J’essaie des choses plus réalistes, comme Mikado ou Le beau rôleque je vois à la fois comme un feel good movie et une comédie très réaliste et hétérosexuelle (rires).
Mais avec un tout petit budget…
Oui, nous avons eu moins de trente jours de tournage pour un budget de 1,5 million d’euros, ce qui est tout petit. Mais c’est un film très maîtrisé, vraiment très drôle, bien plus que ce que j’aurais imaginé à la lecture du scénario, notamment grâce aux acteurs, William bien sûr, mais aussi Alexandre Steiger, Bruno Podalydès, Antonia Buresi, Jérémie Laheurte…
Une fois, je me suis blessé lorsqu’on m’a lancé une pierre sur la tête.
Avez-vous collaboré au scénario ?
Non, mais deux semaines avant le tournage, je me suis rendu compte que le scénario avait changé et que la pièce que les acteurs répétaient n’était plus. Platonov par Tchekhov plus Dom Juan ! Dom JuanJe trouve ça bête, c’est l’histoire d’un mec qui ne pense qu’à séduire les servantes. Bref, ça a fait planter le film car on ne comprend plus pourquoi le personnage d’Henri reste dans cette société qui veut monter un vieux truc poussiéreux, au lieu d’aller au cinéma. Je suis un passionné et quand j’ai des idées, je les partage et le rôle dans le film est maintenant Ivanovavec de magnifiques paroles sur l’amour d’Anton Tchekhov.
Sur votre Instagram ou dans vos shows, vous portez sur la tête des choses assez ahurissantes, dont une moto ou une (fausse) voiture pesant une trentaine de kilos. Que cherchez-vous avec ces objets immenses que vous portez sur la tête ?
C’est mon obsession, la sensation d’équilibre me rend heureuse. C’est un moyen de transport en Inde, en Afrique, les gens portent des choses sur la tête. Cela fait également référence aux notions de déséquilibre et d’équilibre qui peuvent s’appliquer à différents domaines. C’est très métaphorique. Je me suis blessé une fois avec une pierre qui a été dynamitée sur la tête, mais la charge était trop forte, une vraie bombe…
Quels sont vos projets ?
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Je répète mon prochain spectacle, que je jouerai en septembre à Genève, puis en octobre à l’Odéon, pendant deux semaines et demie. Je suis stressée… Au cinéma, vous me verrez le 19 février dans Pièce jointe de Carine Tardieu, avec Pio Marmaï et Raphaël Quenard, puis le 9 avril dans Mikadoavec Ramzy, et enfin dans le film belge.
Le beau rôle de Victor Rodenbach. En salles le 18 décembre
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