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Le Conseil des Etats souscrit aux réserves

Les cantons souhaitent au moins maintenir l’imposition de la valeur locative imputée aux résidences secondaires. Mais en fin de compte, seul un changement complet du système a été débattu au Parlement.

Les propriétaires continueront de devoir payer des impôts sur la valeur locative imputée.

Steffen Schmidt / Clé de voûte

En principe, l’imposition de la valeur locative imputée devrait être supprimée : les majorités des deux chambres du Parlement sont d’accord depuis longtemps sur ce point. Mais la grande question était de savoir s’il y avait un accord sur une proposition de réforme concrète. Car chaque suggestion apporte non seulement les avantages espérés mais aussi de nouveaux inconvénients.

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Lors du débat parlementaire, deux divergences fondamentales sont apparues entre les deux chambres. Le Conseil des Etats souhaitait supprimer la valeur locative imputée uniquement pour les premiers biens immobiliers, afin que les cantons touristiques, avec leurs nombreux appartements de vacances, ne subissent pas de pertes trop importantes. Le Conseil national souhaitait cependant la suppression de toutes les propriétés. Un traitement différent entre les premier et deuxième biens immobiliers ouvre de nouvelles voies d’optimisation fiscale, est considéré comme administrativement complexe et constitutionnellement discutable. Pour apaiser les cantons touristiques, le Conseil national a proposé un amendement à la Constitution fédérale visant à donner aux cantons le pouvoir de prélever un impôt spécial sur les propriétés secondaires. Mais cela n’a pas sensiblement réduit la résistance des cantons touristiques.

Le deuxième point de friction était la déduction générale des intérêts de la dette. Selon la loi en vigueur, les intérêts des dettes peuvent être déduits de l’impôt fédéral direct à hauteur du total des revenus financiers imposables majoré de 50’000 francs. Le Conseil des Etats souhaitait réduire le maximum à 70 pour cent des revenus de placement imposables ; le Conseil national a proposé une réduction nettement plus importante.

Selon le modèle du Conseil national, la déduction maximale des intérêts de la dette dépend de la part des biens loués dans le total du patrimoine. Par exemple, si le contribuable dispose d’un patrimoine brut de 5 millions de francs, dont 3 millions sont imputables à des biens loués, il pourrait déduire 60 pour cent des intérêts de sa dette. Si vous n’avez pas de propriété louée, vous ne pourrez déduire aucun intérêt sur les dettes.

Ce mercredi, les deux chambres du Parlement n’ont pu que dire oui ou non à la dernière variante de réforme restante. Cela correspondait au modèle du Conseil national – avec un changement complet de système et une déduction des intérêts de dettes, qui dépendent de la part des biens loués dans le total du patrimoine. Car cette variante a prévalu mardi lors de la conférence d’unification des deux chambres du Parlement.

Approbation malgré le scepticisme généralisé

Il fallait s’attendre d’emblée à un oui du Conseil national, sa variante ayant prévalu. Mais le Conseil des Etats accepterait-il cette option ? La réponse est tombée à 10 heures : le projet de réforme a été adopté par 22 oui, 15 non et 6 abstentions. Cela signifie que le projet de réforme reste en vie. Le Conseil national se prononcera également à ce sujet mercredi. Son consentement ne devrait être qu’une formalité.

Mais il reste encore d’autres obstacles à surmonter pour le paquet de réformes. D’une part, il s’agit du vote final vendredi dans les deux conseils. Compte tenu du scepticisme généralisé, ce vote final au Conseil des Etats sera probablement plus qu’une simple formalité.

En outre, la réforme est juridiquement liée à la modification discutée de la Constitution fédérale en faveur du pouvoir cantonal pour un impôt spécial sur les propriétés secondaires. Le Conseil des Etats se penchera sur ce dossier jeudi. Récemment, le Conseil des Etats s’est prononcé contre la nouvelle base constitutionnelle. Mais étant donné la logique de la décision de mercredi, le Conseil des Etats devrait en principe également dire oui à la base constitutionnelle jeudi. Mais il en va de même ici : certains des conseillers qui ont voté pour mercredi ont de sérieux doutes.

Et si le Parlement adopte la réforme globale vendredi, il y aura toujours un référendum. Grâce au changement constitutionnel prévu, le peuple et les classes pourraient de toute façon s’exprimer. Se rendre aux urnes sera probablement un obstacle de taille étant donné la réponse tiède des partisans et de l’opposition relativement large. Parmi les opposants figurent les cantons, certains gauchistes dont l’association des locataires ainsi que le secteur de la construction. Le secteur de la construction n’est pas content car la suppression de l’impôt sur la valeur locative supposerait également la suppression de la déduction fiscale pour les frais d’entretien immobilier.

 
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