Pierre Caillet, le manager de l’ASBH, se retrouve pointé du doigt en marge des affaires de violences conjugales, dont sont accusés deux joueurs de son club, Taleta Tupuola et Hans Nkinsi. Récupéré, explique-t-il.
Lors du procès, le 13 novembre, devant le tribunal judiciaire de Béziers, du rugbyman Taleta Tupuola, reconnu coupable de violences conjugales, Pierre Caillet, le dirigeant de l’ASBH, a été pointé du doigt par le procureur adjoint. Cette dernière a relevé que Shawna Tupuola, la victime, avait déclaré lors de sa plainte “que nous ne voulions pas qu’elle donne son vrai nom.” Elle aurait ajouté : “Pierre souhaitait que l’anonymat de mon nom soit respecté.” Le journal L’équipe qui a avait visiblement accès au dossier, rapporte également des témoignages assurant que Pierre Caillet a tenté de dissuader la victime de se rendre à l’hôpital. “Certainement pas” rétorque le sélectionneur, particulièrement touché par ces accusations qu’il estime “diffamatoire”.
Que s’est-il passé dans la nuit du 5 octobre, après que Taleta Tupuola a frappé sa femme ?
Il était 4h-5h du matin, je dormais. J’ai reçu des appels insistants de joueurs. Je me suis finalement réveillé et j’ai répondu. Le joueur avec qui j’ai parlé au téléphone m’a dit : « Coach, il y a un problème. Nous ne savons pas quoi faire. Il m’a expliqué que Taleta et Shawna s’étaient disputés, qu’il y avait du sang… J’ai demandé où ils étaient et il m’a dit que Taleta dormait et qu’ils avaient dit à Shawna de venir chez moi. J’ai à peine eu le - de raccrocher qu’on frappe à ma porte.
Qui était là quand vous avez ouvert ?
Il y avait Shawna Tupuola, traumatisée, sous le choc, groggy et Mme Dodson (épouse du deuxième ligne de Béziers NDLR) qui était visiblement ivre et hystérique. » Elle a crié dans un mélange d’anglais et de français. De son côté, Shawna Tupuola était perdue. Voulant calmer la situation, elle répétait « Pas de drame, pas de police, s’il vous plaît ». (pas de drame, pas de police, s’il vous plaît). Mme Dodson a continué à crier. Elle m’a dit que Taleta avait tenté de tuer Shawna, que c’était inacceptable, que son père (à elle, Mme Dodson NDLR) est propriétaire des Bears de Chicago aux Etats-Unis, que les entraîneurs sont tous des salauds… Elle a tout mélangé. Elle a demandé ce que nous faisions chez moi. Les enfants de mon partenaire pleuraient. Je lui ai demandé de quitter ma maison et lui ai dit « nous allons à l’hôpital ». Mon partenaire conduisait le véhicule. J’étais assis du côté passager et Shawna était derrière. J’ai demandé à Mme Dodson de venir avec nous aussi.
Vous êtes-vous mis en colère aux urgences ?
Il me semblait qu’il n’y avait pas beaucoup de monde et je trouvais que le traitement n’allait pas assez vite. C’est la seule raison pour laquelle je me suis un peu énervé. On nous a alors dit de nous rendre à l’entrée pour récupérer les étiquettes d’admission à l’hôpital. On lui a donné sa carte vitale, j’ai tout traduit. Je ne vois pas comment cacher son nom. En plus, il y avait l’infirmière devant moi. Une fois les étiquettes faites, j’ai appelé le médecin du club pour lui demander s’il connaissait quelqu’un aux urgences qui pourrait nous donner des informations sur la gravité des blessures de Shawna et si Mme Dodson, qui tournait en rond, pouvait aller la voir. Une fois que nous avons reçu la nouvelle, je suis rentré chez moi. Je n’habite pas très loin. Il devait être 10 heures du matin
Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?
Je me sens triste et en colère. On m’accuse d’avoir caché des violences conjugales, de ne pas avoir porté assistance à des personnes en danger, d’avoir manipulé des joueurs, d’avoir caché des preuves. Ils essaient de me faire supporter quelque chose de grave qui n’a rien à voir avec mes valeurs ou mon comportement. Je suis émotif. Je donne beaucoup à mes joueurs. Oui, je prends des coups pour les protéger, pour que leur famille se porte bien… Force est de constater que les faits reprochés à Taleta sont très graves. C’est impardonnable. Mais maintenant, que quelqu’un me traite de malhonnête, que quelqu’un salisse mon nom, c’est scandaleux. La seule chose que j’ai essayé de limiter, c’est tout le bruit qui a été fait autour de cette histoire. Parce que je veux protéger mes joueurs, le club. Et je le répète, je n’ai jamais voulu cacher les faits.
N’est-ce pas préjudiciable à votre carrière ?
Oui, cela nuit à ma fonction. Je devais avoir un rendez-vous professionnel qui a été annulé à cause de cela. Je ne laisserai pas cela arriver. J’ai été bousculé personnellement, je n’ai pas été respecté et cela nuit à ma carrière, je vais demander un démenti au journal L’équipe, je vais porter plainte pour diffamation et demander des dommages et intérêts par rapport à la nuisance sur mon parcours professionnel.
Avez-vous été soutenu au sein du club ?
Durant toute cette histoire, le seul qui m’a apporté mon soutien a été Jean-Michel Vidal, même s’il n’est plus président. Je viens d’avoir le soutien d’Andrew Mehrtens et de Bobby Skinstad qui m’ont assuré qu’ils me fourniraient un avocat et que je serai soutenu dans mes démarches.
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