Le président du MoDem a été acquitté en février, mais le parquet a fait appel de cette décision. La date d’un deuxième procès n’a toujours pas été fixée.
Publié le 14/12/2024 07:01
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C’est une épée de Damoclès qui plane toujours au-dessus de sa tête. François Bayrou, nommé Premier ministre vendredi 13 décembre, est toujours poursuivi dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem. Il a été jugé en première instance à l’automne 2023, en tant que président de l’UDF, puis du MoDem, pour « complicité par instigation de détournement de fonds publics » entre 2005 et 2017.
A l’issue du procès, le tribunal correctionnel de Paris a annoncé, le 5 février, sa décision de le libérer, « au bénéfice du doute ». Mais trois jours plus tard, le parquet fait appel, estimant « que les faits caractérisent les infractions reprochées et que les preuves de ces infractions soient rassemblées contre tous les prévenus ». Le nouveau Premier ministre doit donc être jugé une seconde fois. Cependant, la date du procès en appel n’a pas été fixée. Si François Bayrou était encore à Matignon au moment de sa tenue, ce serait une première pour un Premier ministre en exercice.
Dans cette affaire, François Bayrou, jugé aux côtés de dix autres personnes, cadres et élus centristes, est accusé d’avoir détourné des fonds européens afin de les utiliser pour rémunérer des assistants parlementaires qui travaillaient en réalité pour l’UDF puis le Modem. Sur la base de témoignages d’anciens salariés, de documents émanant des autorités européennes, de courriels et de notes découvertes lors de perquisitions, deux juges ont mis au jour, après six ans d’enquête, un « mécanisme frauduleux ». François Bayrou a toujours contesté l’existence d’un “système”.
Si le tribunal correctionnel de Paris a reconnu le détournement de fonds publics avec la rémunération d’assistants parlementaires issus des fonds du Parlement européen pour accomplir des missions au profit des partis, il a néanmoins souligné que“il n’y a aucune preuve pour étayer cela” que le président du parti centriste “avait connaissance de la non-exécution des contrats d’assistants parlementaires”. Le tribunal a acquitté deux autres accusés, mais a condamné huit personnes à des peines de prison avec sursis et à deux ans d’inéligibilité avec sursis.
Une enquête préliminaire a été ouverte début juin 2017, peu après la nomination de François Bayrou au poste de garde des Sceaux. Celui qui devait porter le projet de loi sur la moralisation de la vie publique, l’un des chantiers prioritaires du chef de l’Etat après une campagne présidentielle gâchée par les affaires, a dû démissionner le 21 juin, tout comme les autres ministres du MoDem. Le choix d’Emmanuel Macron de se séparer des ministres inquiets de la justice a ensuite évolué au cours de son second mandat.
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