A Monaco, rival pour le titre de champion de France, Paris aura perdu son gardien mais pas le match, portant à dix points son avance sur son adversaire direct et conservant son invincibilité sur le théâtre national. C’est une récolte importante dans un choc trop longtemps décevant techniquement mais ouvert car Paris n’aura pas toujours rassuré sur les points faibles historiques de sa saison. Mais il a un supplément d’âme, des joueurs qui explosent (Doué) ou reviennent (Ramos) et un esprit d’équipe constant. Des qualités qui permettent de revenir de tout et de loin, en Ligue 1 en tout cas. Il espère cette transposition en Ligue des Champions.
Paris s’est d’abord sabordé sur le sol monégasque, multipliant en une seule période ses maux saisonniers. Il y a d’abord cette manière improbable de défendre, qui consiste à mêler l’absence d’agressivité à des duels flottants comme s’il s’agissait de danse et non de football. Le capitaine Marquinhos réalise une saison passable que personne ne considère comme trop axée sur les carences offensives, l’autre problème de la soirée. A 2-1 pour Monaco à l’heure de jeu, Paris n’aurait pas dû être en retard car il avait largement dominé Monaco sans convertir une grande partie de cette supériorité. Seul l’intenable Désiré Doué, en pleine réussite en ce moment, avait marqué, bien servi par Achraf Hakimi, le Parisien le plus en forme de cette fin d’année.
Mais Marquinhos n’est pas seul. Willian Pacho, qui a trop joué et si peu respiré, n’a pas pu contenir un Breel Embolo, bien que dans le trou pour le moment. Quant à Luis Enrique, en choisissant de ne pas aligner d’arrière gauche, rôle confié alternativement à João Neves et Warren Zaire-Emery, pas sûr qu’il ait contribué à la stabilité de sa défense.
Pas de rouge pour Singo mais un joli penalty pour Monaco
Mais le PSG, peu favorisé par l’arbitre qui n’a pas expulsé Wilfried Singo en s’essuyant la semelle sur la joue de Gianluigi Donnarumma (17e) et a accordé un joli penalty pour une main sans aucun danger dans la surface, a aussi du caractère. Moelle. Un certain refus de la défaite qui lui donne cette invincibilité en Ligue 1 dans laquelle il termine l’année sans perdre. Avec une nouvelle fois Hakimi dans le coup, Ousmane Dembélé s’est retrouvé à capter une frappe de Fabian Ruiz pour son deuxième but en quatre jours, comme s’il était parti au bout d’un mois et demi sans peser ni passer. ni par le but. Au crépuscule, il marquera un doublé.
Paris s’en tire aussi avec un coach baroque dans son team building mais inspiré par son coaching. Alors que Paris se dirigeait vers le nul, les remplaçants renversaient la situation, avec un corner de Kang-In Lee pour la tête de Gonçalo Ramos, buteur quelques minutes après son entrée. Un peu comme dimanche soir contre Lyon. Ce qui confirme que le Portugais a une place considérable dans cet effectif, à l’image de l’énorme confiance que lui accorde le sélectionneur espagnol.
Il l’adore autant qu’il snobe Randal Kolo Muani, une nouvelle fois en dehors du groupe. Cela veut dire quelque chose. Preuve aussi qu’un numéro 9 professionnel change de formation même si Doué a marqué le premier but en faux 9 et Dembélé en renard de surface, un rôle inhabituel pour lui. Disons que la multiplication des profils est utile. Fin 2024, le PSG aura battu l’OM, Lille, Lyon et Monaco. Cela ressemble à un championnat réussi.
Feuille de match
Mi-- : 0-1.
Arbitre : M. Letexier.
Mais. Monaco : Ben Seghir (53e, sp), Embolo (60e). PSG : Doué (24e), Dembélé (64e, 90e+7), Ramos (83e).
Avertissements. Monaco : Singo (13e), Camara (29e).
Monaco : Köhn – Singo, Kehrer (cap.), Salisu, Vanderson – Magassa, Camara (Minamino, 74e), – Akliouche, Golovin, Ben Seghir – Embolo. Entrée. : Hütter.
PSG : Donnarumma (Safonov, 22e) – Hakimi, Marquinhos (cap.), Pacho, Neves (L. Hernandez, 65e) – Zaïre-Emery, Vitinha, Ruiz – Dembélé, Doué (Ramos, 80e), Barcola (Lee, 65e). Entrée. : Luis Enrique.