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une opportunité à saisir pour le Moyen-Orient

EEn 2003, la chute du dictateur irakien, Saddam Hussein, a représenté une occasion manquée pour le Moyen-Orient. Au lieu d’installer à Bagdad un régime pluraliste, sinon démocratique, soucieux des intérêts des Irakiens, l’invasion américaine, bâtie sur le mensonge d’une pléthore d’armes de destruction massive, avait au contraire semé un chaos durable, enflammé les forces armées l’islamisme, tout en renforçant prodigieusement l’Iran. Un « croissant chiite » agressif s’étend désormais jusqu’à la Méditerranée et relance la guerre froide avec les puissances arabes sunnites, qui s’ajoute à celle avec Israël.

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Vingt et un ans plus tard, l’effondrement du régime de Bachar Al-Assad et sa fuite lamentable, principalement sous la pression d’islamistes qui se présentent comme nationalistes, laissent présager des désordres tout aussi dévastateurs mais aussi une opportunité. L’implosion du narco-État qu’était devenue la dictature d’Assad, fournisseur régional d’une drogue de synthèse dévastatrice, s’inscrit en fait dans la grande redistribution des cartes, précipitée par les massacres sans précédent de civils israéliens commis par les milices. du Hamas, le 7 octobre 2023. Ces atrocités ont produit des effets strictement opposés à ceux attendus par leur instigateur, Yahya Sinouar, tué un an plus tard.

Les attaques de l’armée israélienne à Gaza et au Liban, au prix de nombreux crimes de guerre, ont considérablement affaibli la milice palestinienne et le Hezbollah, qui a vu aussi l’axe le reliant à Téhéran en passant par la Syrie et l’Irak. Cet affaiblissement peut promouvoir, dans le camp palestinien, une alternative politique, faciliter la restauration des institutions au Liban et permettre l’établissement d’un nouvel équilibre politique à Damas.

Réalignement, stabilisation, détente

D’autres changements apparaissent. Très diminué, le régime iranien cherche un terrain d’entente avec son grand rival saoudien. Le prince héritier Mohammed Ben Salman a décrit en novembre l’Iran comme un « République sœur » et a conseillé à l’État juif de respecter sa souveraineté territoriale. L’homme fort de Riyad est également revenu à la position traditionnelle du royaume qui conditionne toute normalisation avec Israël à la création, plus indispensable que jamais, d’un Etat palestinien, à l’unisson des opinions publiques arabes trop souvent étouffées par les régimes qui prétendent les représenter.

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Réalignement, stabilisation, détente : voilà sans doute ce à quoi aspirent tous les peuples de la région après des décennies de fureur et de cendres. Les principaux bénéficiaires des derniers événements, les islamistes syriens, leur sponsor turc et Israël, doivent encore résister à l’orgueil démesuré alimenté par leurs succès. En prenant la mesure de la complexité de la mosaïque confessionnelle et ethnique syrienne pour les premiers. En respectant sa souveraineté territoriale au lieu de pourchasser ses ennemis kurdes pour le second. Pour le troisième, en mettant enfin un terme au carnage à Gaza, à l’escalade en Cisjordanie, à la campagne de bombardements des sites militaires du régime déchu en Syrie et en évitant les gestes inutilement provocateurs, comme la prise de contrôle de la zone tampon de le Golan syrien qu’il occupe.

Le passé de ces protagonistes n’invite pas à l’optimisme. Le réalisme dit cependant que cette feuille de route pourrait apporter ce que la force la plus écrasante ne pourra jamais garantir à long terme : la paix.

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