En Europe, les partisans de l’accord soulignent la nécessité de débouchés pour les exportateurs et la nécessité de ne pas laisser le champ libre à la Chine, rivale avec laquelle les relations commerciales sont devenues considérablement tendues.
Une nécessité d’autant plus pressante avec le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui menace d’imposer des droits de douane sur les produits européens.
Mais de nombreuses ONG et militants de gauche estiment que la création de cette vaste zone de libre-échange accélérerait la déforestation en Amazonie et aggraverait la crise climatique en augmentant les émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace dénonce un texte «catastrophique« pour l’environnement, sacrifié au privilège »bénéfices commerciaux« .
Le président français Emmanuel Macron estime que l’accord n’est pas acceptable »dans l’état« . En plus de respecter les Accords de Paris sur le climat, il appelle à la protection des agriculteurs européens, déjà en difficulté et qui ont été nombreux dans les manifestations ces derniers mois.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a emboîté le pas fin novembre, affirmant qu’il n’accepterait pas le projet.sous cette forme« .
Paris saura-t-il rassembler suffisamment d’alliés pour freiner une nouvelle fois l’accord UE-Mercosur à l’heure où la France semble politiquement affaiblie avec la chute du gouvernement de Michel Barnier et l’absence de majorité claire au Parlement ?
C’est la Commission qui décide
“Si les Français ne veulent pas de cet accord… ils ne décident plus de rien, c’est la Commission européenne qui décide», a déclaré fin novembre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, fervent défenseur de l’accord, également attendu pour le sommet du Mercosur à Montevideo jeudi et vendredi.
Dans le cadre des traités européens, la Commission est l’unique négociateur des accords commerciaux au nom des Vingt-Sept. Mais une fois qu’un éventuel texte sera signé avec les pays du Mercosur, il devra obtenir sa ratification en obtenant l’approbation d’au moins 15 Etats membres représentant 65% de la population de l’UE, puis en réunissant une majorité au Parlement européen.
C’est loin d’être certain. L’Italie pourrait rejoindre le front du refus, tout comme l’Autriche ou les Pays-Bas qui ont déjà exprimé leurs réticences. Le ministre italien de l’Agriculture, Francesco Lollobrigida, a rejeté le projet à la mi-novembre, exigeant que les agriculteurs sud-américains soient soumis au même “obligations» que ceux de l’UE.
“Le texte n’est toujours pas satisfaisant», a indiqué cette semaine à l’AFP une Source gouvernementale italienne.
Pour empêcher l’adoption du texte, la France doit rallier trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE, un seuil qui pourrait facilement être franchi avec le soutien de Rome et de Varsovie.
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