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En Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, le président déjà plongé dans le scandale avant la loi martiale

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DOCUMENT / AFP En Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, le président qui était déjà plongé dans le scandale avant la loi martiale (Photo du président sud-coréen Yoon Suk Yeol le 3 décembre lors de son discours déclarant la loi martiale)

DOCUMENT / AFP

En Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, le président qui était déjà plongé dans le scandale avant la loi martiale (Photo du président sud-coréen Yoon Suk Yeol le 3 décembre lors de son discours déclarant la loi martiale)

CORÉE DU SUD – Un véritable fiasco, peut-être celui de trop. Les - sont troubles pour la Corée du Sud puisque son président, Yoon Suk Yeol, a déclaré la loi martiale mardi 3 décembre… avant de faire marche arrière quelques heures plus tard. Le leader conservateur a perdu son bras de fer avec le Parlement qui a réussi, à la dernière minute, à faire adopter une résolution appelant à la levée de la loi martiale. Il est désormais menacé de licenciement et son ministre de la Défense a présenté sa démission ce mercredi 4 décembre au matin.

Cette manœuvre de Yoon Suk Yeol visait, selon lui, à protéger le pays des menaces émanant de la Corée du Nord et « forces hostiles à l’État ». En réalité cette situation s’est produite dans un contexte de débat parlementaire explosif avec l’opposition sur le vote du budget 2025.

Sa popularité, qui était déjà au plus bas avant cet épisode, risque de ne pas se redresser. Il faut dire que le personnage est déjà habitué aux scandales dont il a du mal à se sortir.

Une réputation très vite ternie

Yoon Suk Yeol a été élu en 2022 avec une réputation de tueur à gages contre la corruption. Une aura acquise au cours de sa carrière de procureur. Il a en effet joué un rôle clé dans la destitution en 2016, puis l’incarcération, de l’ancienne présidente Park Geun-hye pour abus de pouvoir. Nommé procureur général du pays en 2019, il s’est encore fait remarquer en inculpant un proche collaborateur du président Moon Jae-in, son prédécesseur, pour fraude et corruption.

Comme le souligne l’AFP, c’est ainsi qu’il a attiré l’attention du Parti du pouvoir populaire, malgré son manque total d’expérience politique ; C’est aussi ainsi qu’il remporte les primaires du parti, puis l’élection présidentielle. Une élection remportée avec la plus faible marge de l’histoire du pays face à son grand rival Lee Jae-myung, chef du Parti démocrate.

Mais sa réputation fut finalement très vite entachée par les scandales, cette tentative ratée d’instaurer la loi martiale n’étant finalement qu’une (grosse) goutte d’eau de plus dans un vase déjà débordant.

Une femme et une belle-mère accusées

À partir d’octobre 2022, il doit faire face aux répercussions de la bousculade meurtrière d’Halloween à Séoul. Un événement tragique qui a fait plus de 150 morts, attribué à une série de négligences de la part des autorités.

Sur un plan plus personnel, en 2023, les problèmes s’enchaînent puisque sa femme a été filmée à son insu en train d’accepter un sac à main de créateur d’une valeur de 2 000 dollars, offert par un pasteur. Il s’en est même excusé à la télévision en novembre dernier. Il était également accusé d’avoir abusé de son droit de veto, notamment pour bloquer une enquête parlementaire sur une affaire de manipulation de prix impliquant son épouse.

De plus, sa belle-mère, Choi Eun-soon, purge une peine d’un an de prison pour falsification de documents financiers lors d’une transaction immobilière et devrait être libérée en juillet.

Une immense déception pour les électeurs du nouveau président. “Ceux qui ont voté pour Yoon pensaient qu’un nouveau gouvernement sous sa direction défendrait des valeurs telles que les principes, la transparence et l’efficacité”déclaré au BBC Don S Lee, professeur agrégé d’administration publique à l’Université Sungkyunkwan. Exit l’aura de pourfendeur de corruption, bonjour la désillusion.

Série d’échecs et d’actes ratés

Il avait déjà eu des contretemps lors de sa campagne en 2022. Il avait dû revenir sur ses propos selon lesquels le président autoritaire Chun Doo-hwan, qui a déclaré la loi martiale et responsable du massacre des manifestants en 1980, était « bon en politique ». Il a également dû nier avoir insulté le Congrès américain après avoir rencontré Joe Biden à New York.

Antiféministe avoué, il s’est engagé lors de sa campagne à supprimer le ministère de l’Égalité des sexes, à l’avant-garde des progrès pour les femmes sud-coréennes depuis 2001, mais n’a jamais pu mettre cette promesse en pratique. absence de majorité parlementaire.

Au pouvoir, il s’est rapproché du Japon, s’attirant le mécontentement d’une partie de la population dans un pays où le ressentiment contre l’ancienne puissance coloniale reste fort. Ses détracteurs ont blâmé son gouvernement pour l’inflation des prix alimentaires, une économie en déclin et des limites croissantes à la liberté d’expression.

Enfin, sa formation, le Parti du pouvoir populaire (PPP, droite), a été largement battue en avril par le Parti démocrate (centre gauche), ce qui a placé ce président conservateur dans une position difficile pour mettre en œuvre son programme durant les trois dernières années de son mandat. .

Et ” homme assiégé “, et ” geste désespéré »

Par ailleurs, Yoon Suk Yeol est critiqué pour avoir abusé des veto qu’il oppose aux projets de loi adoptés par l’opposition. Il l’utilise sur un « une fréquence sans précédent »déclaré au BBC Celeste Arrington, directrice de l’Institut d’études coréennes de l’Université George Washington.

C’est précisément ce qu’il aurait voulu faire cette semaine lorsque l’opposition a réduit le budget proposé par le gouvernement. Toutefois, le projet de budget ne peut faire l’objet d’un veto. Il dégaine donc l’arme ultime : la loi martiale.

Verser Leif-Eric Easley, professeur d’études internationales à l’Université des femmes Ewha de Séoul : «Il ressemble à un homme politique assiégé, qui agit désespérément contre les scandales croissants, l’obstruction institutionnelle et les appels à la destitution, qui risquent tous de s’intensifier à présent. »

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