« La dissolution est un lent poison pour la société »

David Djaïz est essayiste et enseignant à Sciences Po, il est aussi co-auteur de « La Révolution obligée » (Allary Editions). Pauline de Saint-Rémy est journaliste, cheffe du service politique de Politico, et directrice de l’ouvrage “La surprise du chef” (Denoël). Ensemble, ils reviennent sur la situation politique, alors que l’optique d’une censure du gouvernement de Michel Barnier, initiée par le RN, semble probable.

“On commence peut-être à y voir un tout petit peu plus clair sur ce qu’il va se passer à court terme sur le budget de la Sécurité sociale“, explique Pauline de Saint-Rémy : “On commence à s’orienter vers la possibilité d’un accord, qui ne dit pas son nom pour l’instant, entre Michel Barnier et Marine Le Pen. Rien n’est absolument fait, mais il a consenti à deux gestes en direction du Rassemblement National hier, il l’a annoncé dans une interview au Figaro, notamment sur deux de ce que Marine Le Pen appelle ses lignes rouges“.

Pour David Djaïz, “le péché originel, c’est d’avoir choisi un Premier ministre qui est sous surveillance du Rassemblement national. Marine Le Pen est comme César en tribune, le gladiateur Barnier est dans l’arène”. Il voit la dissolution, survenue en juin dernier, comme un “poison lent : chaque jour, il libère dans l’organisme qu’est la société française, de nouvelles toxines. Nous avons devant nous encore de longs mois de crise politique“, prévient-il.