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Séoul sous le choc du coup d’État du président Yoon

C’est un véritable coup de foudre dans le monde démocratique. Lors d’un discours ce mardi 3 décembre à la télévision coréenne, le président Yoon Suk-yeol a déclaré la loi martiale. Un décret, pris dans la soirée par la présidence, a annoncé une série de mesures interrompant le processus démocratique au 10e l’économie mondiale et l’un des principaux alliés des États-Unis en Asie.

« Protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments anti-étatiques. […]Je déclare la loi martiale d’urgence», a tonné le conservateur en direct sur la chaîne YTS, au grand étonnement des Coréens et de la communauté internationale.

Le président du parti Le Pouvoir au peuple, élu en 2022, prétexte ainsi une menace intérieure qui serait liée au frère ennemi du Nord sans qu’il n’y ait aucune preuve d’ingérence du régime de Pyongyang. Le coup d’État fait cependant suite à un blocage à l’Assemblée nationale, où le Parti démocrate d’opposition, majoritaire depuis les élections du printemps 2024, a imposé un budget drastiquement réduit.

“Notre Assemblée nationale est devenue un refuge pour les criminels, un repaire de dictature législative qui cherche à paralyser les systèmes judiciaire et administratif et à renverser notre ordre démocratique libéral”, a accusé Yoon dans son discours diffusé en direct.

« Yoon Suk-yeol n’est plus le président de la Corée du Sud »

Le décret émis par l’armée suspend ensuite clairement le processus démocratique. « Toutes les activités politiques, y compris les activités de l’Assemblée nationale, des conseils locaux, des partis politiques, des associations politiques, des rassemblements et manifestations, sont interdites », précise le premier article du décret. La Corée du Sud a connu dix périodes de loi martiale depuis 1948, combinées à des périodes de dictature.


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Cependant, selon la Constitution de la République de Corée, l’Assemblée nationale peut révoquer le décret de la loi martiale. Les militaires et les forces de sécurité ont tenté d’en empêcher l’accès, mais les partis d’opposition ont appelé leurs militants et députés à y affluer. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient des foules exigeant l’ouverture du site de l’Assemblée dans la soirée.

A LIRE AUSSI Ce pétrole que Moscou fournit à Pyongyang en échange de soldatsAlors qu’il se rendait à l’Assemblée, le chef du Parti démocrate Lee Jae-myung a publié une vidéo sur les réseaux sociaux déclarant : « Yoon Suk-yeol n’est plus le président de la Corée du Sud. » Une autre vidéo le montrait alors entrer dans le bâtiment en escaladant les barrières. A l’intérieur, 190 députés ont voté à l’unanimité contre la loi martiale. Le président de l’Assemblée a appelé les militaires à quitter le bâtiment, le décret présidentiel ayant été annulé. Après le vote, les militaires et les forces de sécurité ont évacué le Parlement, suivant les ordres des députés.

 
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