Emmanuel Macron poursuit ce mardi 3 décembre sa visite d’Etat en Arabie Saoudite, loin de la crise politique qui secoue la France, avec un volet économique important, après la signature la veille d’un partenariat stratégique entre les deux pays.
Arrivé lundi soir à Riyad alors que la censure gouvernementale devenait quasiment inévitable à Paris, le président français a rejoint le Palais Royal sans dire un mot de l’effervescence politique qui règne à 6 000 kilomètres de là.
La solennité de la cérémonie de bienvenue et le tête-à-tête avec le prince héritier et leader de facto du pays Mohammed ben Salmane (« MBS ») semblaient aux antipodes de l’instabilité qui secoue une nouvelle fois la France.
Les deux dirigeants ont signé un partenariat stratégique avec l’ambition de « multiplier la coopération dans tous les domaines », de la défense à la transition écologique et à la culture.
Ils sont également « convenus de tout mettre en œuvre pour contribuer à la désescalade » au Moyen-Orient, selon l’Elysée. Ils ont notamment réclamé l’élection d’un président au Liban – dont le pays est privé depuis plus de deux ans – après l’entrée en vigueur d’une trêve le 27 novembre entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah.
Après cette séquence politique de lundi, place aux affaires : Emmanuel Macron doit clôturer dans l’après-midi un forum d’affaires franco-saoudien, l’occasion de lancer des partenariats dans l’économie du futur, des énergies renouvelables à l’intelligence. artificiel.
“Inévitable”
Une visite du métro de Riyad, de conception française, prévue dans la matinée a toutefois été annulée sans explication.
“Notre souhait est de pouvoir, à travers cette visite, consolider la place de la France comme partenaire incontournable et fiable de l’Arabie Saoudite dans tous les domaines de son développement”, souligne l’Elysée.
Le royaume s’est lancé sous l’impulsion de son jeune leader dans une profonde modernisation économique et sociale, intitulée « Vision 2030°, à grand renfort d’investissements.
Le chef de l’Etat est accompagné d’une cinquantaine de patrons de grands groupes français (Total, EDF, Veolia…) et de start-up (Pasqal, Alan, Mistral…) emblématiques de l’économie du futur.
Un certain nombre de contrats et de déclarations d’intention doivent être signés, notamment relatifs au développement des énergies renouvelables, tandis que l’Arabie, premier exportateur mondial de pétrole brut, accélère sa diversification.
Le royaume, qui accueillera l’Exposition universelle en 2030 et la Coupe du monde 2034 – il est le seul en lice – entend également accélérer son ouverture sur le monde en modernisant au passage son image.
La France, forte du succès des Jeux Olympiques de Paris, espère pouvoir apporter son expertise dans l’organisation de ces événements.
Droits de l’homme
C’est également un partenaire privilégié dans la mise en valeur du patrimoine archéologique d’Al-Ula, près de Médine (nord-ouest), dont le royaume entend faire un site touristique phare du Moyen-Orient et où le président terminera mercredi sa visite. .
MBS, autrefois paria après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie en 2018, est depuis revenu au centre du jeu sur la scène internationale, échangeant avec Pékin comme Moscou et sur le point de trouver un allié de poids en la personne de Donald. Trump à Washington.
Emmanuel Macron, l’un des premiers à lui rendre visite alors qu’il était encore au ban, espère également intensifier ses relations avec lui. Les deux dirigeants se retrouveront également mardi pour un dîner en tête-à-tête.
Les droits de l’homme restent néanmoins un point noir pour le jeune leader, entre répression des dissidents et exécutions fréquentes.
« L’excellence de notre relation nous permet d’aborder tous les sujets, y compris ceux-là », assure l’Elysée, sans préciser si la question a été évoquée lundi soir.
Le président français, qui souhaite également impliquer l’Arabie dans ses engagements sur les grands enjeux mondiaux, co-présidera également un sommet dédié à la gestion durable de l’eau, le One Water Summit, en marge de la COP16 désertification, mardi à Riyad.
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