ÉRIC PIERMONT / AFP
Sur Doctolib, cette nouvelle possibilité de centraliser les documents médicaux des patients inquiète l’Assurance Maladie
SANTÉ – Un « réelle ambiguïté « . Fin novembre, Doctolib a annoncé de nouvelles fonctionnalités qui sortiraient dans son système au cours de l’année à venir, mais l’une d’entre elles ne fait pas l’unanimité dans le Monde médical. Bientôt, un nouvel onglet sur la plateforme simplement intitulé « santé » permettra aux utilisateurs de rassembler et de partager leurs informations médicales. Mais Medicare craint que cela n’ait pour but d’éclipser « Mon espace santé », le dossier de santé numérique développé par l’État et qui compte aujourd’hui 15 millions d’utilisateurs.
Les utilisateurs de l’application pourront « collecter (dans Doctolib) toutes leurs informations de santé, leurs antécédents, leurs traitements, leurs allergies, leurs carnets de vaccination… »a annoncé le patron de Doctolib Stanislas Niox-Chateau en novembre « Il leur suffira d’un clic pour les partager avec leurs soignants, de même qu’avec ceux de leurs proches. Des rappels de prévention personnalisés seront bientôt également disponibles »il a ajouté.
Cela va-t-il empiéter sur Medicare ? Stanislas Niox-Chateau réfute. « Mon Espace Santé est un coffre-fort numérique et un carnet de santé »alors que l’objectif de Doctolib est « Rendre les patients réellement plus autonomes, en leur fournissant les informations qui les concernent au bon moment ».
« Nous discutons avec les pouvoirs publics pour créer un maximum d’échanges entre nos solutions et Mon Espace Santé »précise-t-il même.
“Il ne doit pas y avoir de concurrence”
Cependant, dans un article de Monde Publié dimanche 1er décembre, le directeur général de l’Assurance maladie remet en question cette offre et dit attendre une « éclaircissements » de Doctolib, parce que “il ne doit pas y avoir de concurrence”.
« Cela semble très proche de ce que propose « Mon espace santé ». Nous avons toujours considéré qu’il était utile, pertinent et même nécessaire que les acteurs privés et publics soient impliqués dans une même feuille de route sur la santé numérique, et c’est ce qui se passe, ce qui est très positif »a souligné Thomas Fatôme.
« Mais le lieu de référence en matière d’hébergement des données de santé, c’est le service public, avec « Mon espace santé », c’est un choix du législateur, et il y a une réelle ambiguïté à en proposer un autre »il a déclaré au Monde.
Renforceur Doctolib
Le champion de la prise de rendez-vous en ligne, devenu l’une des stars de la tech française, cherche à élargir ses positions dans le numérique de la santé, en développant son offre de services numériques à destination des soignants et de leurs patients.
Côté soignants, Doctolib vient de lancer un assistant de consultation basé sur l’intelligence artificielle, qui automatise la rédaction du rapport de consultation.
Pour les patients, Doctolib prévoit de proposer en 2025 et 2026 « un contenu médical personnalisé par pathologie, pour que les patients aient la bonne information »selon Stanislas Niox-Château.
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