mais pourquoi tant de haine ?

CC’est un contre-la-montre qui durera jusqu’au 1er^est Décembre 2025. D’ici un an, DAZN devra compter 1,5 million d’abonnés sinon son contrat avec la Ligue de Football Professionnel prendra fin, même en pleine saison. Un objectif qui paraît aujourd’hui quasiment inatteignable : avec seulement 500 000 abonnés depuis cet été, le nouveau diffuseur du football français n’a pas réussi à se faire une place dans la cour des grands et souffre toujours d’une méfiance sans précédent.

Après des mois de négociations âpres et imprévisibles, la plateforme anglaise avait obtenu le gros lot des droits TV de la Ligue 1, à savoir huit matches sur neuf par journée pour 400 millions d’euros par saison. Mais face à l’incertitude croissante, la LFP a prévu une clause de retrait au bout d’un an et demi si DAZN est loin du compte. Et aujourd’hui, malgré plusieurs réductions sur son prix d’abonnement jugées excessives au lancement, le diffuseur de L1 ne parvient toujours pas à séduire.

Une offre jugée insuffisante, chère et de mauvaise qualité

Il suffit de se connecter aux réseaux sociaux pour constater les critiques, toujours aussi vives, envers DAZN. Sur X (anciennement Twitter) par exemple, Mike déclare qu’il ne renouvellera pas son abonnement. « J’ai testé deux mois à 19 € sans engagement, ça s’est terminé hier. Il y a des offres Black Friday en ce moment mais je n’y reviendrai pas, c’est vraiment trop nul. » Même son de cloche chez Frédéric : « Mais qui veut que DAZN survive avec ce qu’ils proposent et leur prix au final ? Personne. »

Ces messages virulents sont-ils justifiés ? Votre humble serviteur est abonné à DAZN depuis le mois d’août afin de pouvoir suivre le feuilleton quotidien de la Ligue 1 et découvrir de nouveaux talents. Personnellement, l’abandon du multiplex du dimanche après-midi m’attriste, car il permettait de rythmer plusieurs affiches d’intérêt aléatoire. Mais le plus frustrant avec la plateforme reste la diffusion très tardive, parfois après le coup d’envoi, si le match précédent ne se termine pas à l’heure.

Le piratage n’a jamais été aussi élevé en L1

En matière de casting, beaucoup reprochent à DAZN son manque de qualité par rapport à Amazon Prime, le précédent diffuseur. C’est vrai que les pertes de Thierry Henry et Mathieu Bodmer font mal, mais la Manche a le mérite d’innover. Elle s’est notamment appuyée sur des commentateurs et analystes qui ne sont pas issus du circuit traditionnel. Les dernières apparitions de Zoumana Camara et de Jérémy Ménez montrent également la volonté de donner leur chance à de nouveaux consultants. Mais l’apparition fréquente d’humoristes et de rappeurs laisse sceptique.

A terme, le prix de l’abonnement au lancement et le piratage massif auront quasiment tué le projet DAZN dans l’œuf. Malgré la lutte annoncée contre les liens et autres chaînes Telegram, le phénomène s’est poursuivi jusqu’à atteindre un pic de piratage lors d’OM-PSG le 27 octobre : selon la LFP, 55% des téléspectateurs ont regardé le choc de L1 illégalement. Un record dans l’histoire du championnat. Plus inquiétant encore, 27 % des personnes regardant la L1 via le piratage et l’IPTV ont commencé à le faire cette saison.

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Les scénarios possibles d’ici un an font craindre une fin précipitée de DAZN, mais le football français va une nouvelle fois se retrouver face à un problème épineux : qui pour diffuser des contenus de moins en moins intéressants ? Et surtout, avec un piratage en pleine expansion, l’éventuel nouveau diffuseur devra aussi lutter contre cette tendance qui a trouvé de nouveaux adeptes en France.

Certains réclament le retour de Canal+ en chevalier blanc, mais il est difficile, dans un tel bourbier, d’imaginer la chaîne cryptée ou un autre média tenter la périlleuse aventure.