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Jusqu’à 25°C à 7h du matin…. Comment expliquer des températures aussi élevées fin novembre

Après un épisode de froid et de neige, le thermomètre affiche depuis dimanche des températures très chaudes pour la saison. Les oscillations naturelles du temps et de la température sont particulièrement poussées à la hausse en raison du réchauffement climatique.

De l’hiver au printemps. La a connu un avant-goût de l’hiver la semaine dernière avec même de la neige jeudi dans une partie du nord du pays. Pourtant, ce lundi 25 novembre, les Français se sont réveillés avec des températures exceptionnellement élevées.

A 7 heures du matin, il faisait 24,6°C à Pau, rapporte Gaétan Heymes, prévisionniste à Météo-France, sur le réseau Bluesky. “Depuis que les températures ont été enregistrées (…) en 1945, il s’agit de la 5e température la plus élevée observée à 6 heures du matin UTC, tous mois confondus”, écrit-il. Nous avons également enregistré 16,6°C à Paris à 6 heures du matin, soit 10 degrés de plus que ce que nous devrions avoir l’après-midi pour une fin novembre.

Entre samedi matin et dimanche après-midi, à Mouthe, dans le Doubs, le thermomètre est passé de -11°C à 14°C. Une différence de plus de 25°C en une journée.

Une masse d’air chaud venant du sud

Comment expliquer un changement aussi radical du mercure ? Comme le détaille La Chaîne Météo, « ces brusques variations de température sont dues aux ondulations du jet stream », un axe de vent d’altitude très puissant circulant autour de la Terre d’ouest en est. Par sa forme, parfois ondulée comme les méandres d’un fleuve, elle détermine les grands types de circulation atmosphérique aux latitudes moyennes.

Le temps hivernal était dû à un jet orienté vers le nord-ouest, ramenant l’air polaire vers nos latitudes. Le flux s’est décalé au cours du week-end : le jet est désormais orienté sud/sud-ouest. Par conséquent, c’est une masse d’air chaud qui s’élève du sud vers la France.

Effet Foehn à proximité des reliefs

Mercure est également boosté par un phénomène parallèle : l’effet Foehn. L’air et le vent arrivant de la péninsule ibérique rencontrent sur leur passage le relief pyrénéen. « Au vent du relief, ces parcelles d’air s’élèvent. Soumis à un relâchement (chute de pression), ils se refroidissent », explique Météo-France.

Des nuages ​​se formeront alors, parfois jusqu’à l’apparition de précipitations, évacuant une partie de l’eau emportée par le flux d’air. Une fois les sommets franchis, l’air subit au contraire une compression (augmentation de pression) qui le réchauffe et l’assèche. Il fait ainsi plus chaud une fois les reliefs passés.

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The Foehn effect. © Météo-France

L’effet Foehn explique les températures remarquables dans le Sud-Ouest, comme à Pau, Tarbes et Biarritz, où la barre des 20°C a été largement dépassée ce lundi matin.

Comme le note Ouest-France, l’effet Foehn se fait aussi sentir en Bretagne avec un vent de sud qui rencontre les reliefs du Massif armoricain.

Une nuit d’été en novembre

Toutes ces conditions réunies, des températures exceptionnellement élevées ont été enregistrées dans la nuit de dimanche à lundi.

Jusqu’à 23°C ont été enregistrés près de Saint-Jean-de-Luz et du Pays Basque, mais aussi 19°C dans la région de La Rochelle, 17°C à Bordeaux. Sur le pourtour méditerranéen, 19°C ont été relevés à Perpignan, 15°C à Toulon, 17°C à Sète et même 16°C à Montpellier. Ces températures nocturnes élevées ont également touché la moitié nord du pays : 15°C à Paris et Rouen, 16°C à Dunkerque et 17°C à Tours à 4 heures du matin.

Climat : que signifie une hausse de 1,5°C de la température mondiale ?

Selon les prévisions de Météo France, le mercure baissera légèrement tout au long de la journée. Les températures l’après-midi oscillent entre 12 et 15°C sur un petit quart nord-ouest du pays. On attend 15 à 19°C sur une large moitié sud-est et 20 à 23 au pied des Pyrénées et sur le littoral corse.

Le réchauffement climatique

Partout dans l’agglomération, ces valeurs sont bien supérieures aux normes saisonnières. Si le flux de sud et l’effet Foehn augmentent le mercure, ces conditions sont également exacerbées par le changement climatique.

Cette dernière est la conséquence de l’émission de gaz à effet de serre liée aux activités humaines, notamment l’exploitation des énergies fossiles. Plus ces émissions se poursuivent et s’accumulent année après année, plus le pouvoir de réchauffement se renforce.

Ainsi, les oscillations naturelles du temps et de la température sont tirées vers le haut en raison de ce pouvoir de réchauffement. Avec une température moyenne de près de +3 degrés par rapport au début du XXe siècle, 2022 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée en France, suivie de 2023.

Selon le service européen Copernicus, l’année 2024 sera la plus chaude jamais enregistrée sur Terre.

 
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