l’essentiel
Le procès de Jean-Philippe Desbordes, accusé notamment de viols avec torture et d’actes de torture et de barbarie sur les filles de son ex-compagne, également jugé pour complicité, s’est terminé ce vendredi 22 novembre avec la condamnation des deux accusés : 20 ans de réclusion criminelle pour le premier et 5 ans de prison pour le second.
Elle risquait 30 ans de prison, lui la réclusion à perpétuité. Après une semaine d’intenses débats, la cour d’assises du tribunal de l’Ariège s’est prononcée ce vendredi sur les accusations portées contre l’ancien journaliste Jean-Philippe Desbordes. Il était poursuivi pour viols avec actes de torture, tortures et actes barbares sur les enfants de son ex-compagne, jugés en même temps pour complicité, commis entre 2018 et 2020, entre le dojo de l’accusé et le domicile familial près de Bélesta, où se trouve le l’homme a couché avec la jeune fille.
Des faits, dont près de 700 viols sur la fille aînée, que le principal accusé réfute depuis son arrestation en septembre 2020. La mère de 55 ans a d’abord nié, minimisé, puis assuré qu’elle ne savait pas et a finalement su mais n’ayant pas été informée. capable d’agir, sous l’influence de son compagnon. Un discours qui a évolué depuis son arrestation et durant son an et demi de détention, aidé par des psychologues.
« Quoi qu’elle dise aujourd’hui, […] elle a agi en connaissance de cause […]. Elle s’est volontairement associée aux crimes de Jean-Philippe Desbordes», a indiqué le procureur général lors de ses réquisitions de ce vendredi, soulignant les activités extérieures de l’accusé qui auraient pu lui permettre de dénoncer les actes commis dans le cachot. enclos familial. « Elle n’était pas totalement isolée, elle vivait hors du droit de passage. Elle a travaillé [à plein temps] et avait accès aux moyens de communication. […] Elle doit être traitée comme la co-auteure des actes de Jean-Philippe Desbordes. […] [Ses filles] vécu dans la maison de l’horreur”, a résumé Olivier Mouysset, qui a requis, compte tenu d’une altération du discernement, une peine de 8 ans de prison, avec ordonnance de soins malgré l’absence de pathologie psychiatrique.
Une demande bien inférieure à celle adressée au principal accusé, également considéré comme pénalement responsable : une peine de réclusion criminelle minimale de 20 ans, assortie d’une ordonnance de traitement de 10 ans, pour ces actes de « violences cruelles ». De lourdes réquisitions pour les avocats de la défense.
« Nous usons d’influence pour dire que tout le monde est victime. Pourquoi pas Sylvie. B ?
Tel un orateur suspendu sous les applaudissements, l’avocat de Sylvie. B, maître Julie Racoupeau, a souligné de ses silences les larmes de sa cliente, soutenue d’une main sur l’épaule par sa mère. Un plaidoyer où elle a tenté de susciter la pitié des jurés pour celui qui a « souffert », qui a « tout perdu », après sa rencontre avec Jean-Philippe Desbordes. Un homme décrit comme un pervers narcissique qui a tissé son contrôle sur sa proie. “On comprend que personne, pas un adulte, n’a réussi à s’opposer à Jean-Philippe Desbordes.” Même un docteur en psychologie clinique, spécialisé en contrôle psychique et mental, n’a pas pu voir ce qui se passait dans le dojo de l’accusé, lors des cours d’aïkido dispensés par cette dernière, aux côtés des victimes, a rappelé l’avocat. Alors Sylvie.B. « Qui l’a aidée ? […] Personne n’est allé la chercher, même si ses proches n’avaient pas de nouvelles et avaient peur pour elle. Dans sa plaidoirie, Maître Julie Racoupeau a fait de son client une énième victime de Jean-Philippe Desbordes, à l’image de ses ex-compagnons qui n’avaient pas su se libérer de l’emprise de l’homme. « On use de l’influence pour dire que tout le monde est victime. Pourquoi pas Sylvie. B ?”, a interrogé l’avocat, demandant la clémence des jurés en reconnaissant son discernement altéré.
« Est-ce que Jean-Philippe Desbordes est responsable de tout ? Ce serait confortable», a admis Maître Nicolas Raynaud Delage, prenant à son tour la parole pour défendre son client, d’une voix forte. « C’est une équipe avec deux chevaux. Si on n’avance pas, rien ne se passe. […] “C’est quoi l’œuf ou la poule”, a même interrogé l’avocat de l’accusé. “Chacun doit prendre ses responsabilités.”
Enfance difficile, “ça ne justifie rien, mais ça explique”
Même sa mère, simple témoin mais dont la « sécheresse de cœur » pourrait être à l’origine d’une maladie, selon l’avocat. “Tous les enfants malheureux ne finissent pas devant une cour d’assises mais je ne connais personne en cour d’assises qui n’ait pas eu une enfance difficile”, a plaidé Maître Nicolas Raynaud Delage, rappelant le témoignage froid et détaché de la mère à l’ouverture de le procès. “Ça ne justifie rien, je suis d’accord 1 000 fois, mais ça explique.” Des explications qui ont manqué dans la bouche de l’accusé, qui a tout nié en bloc cette semaine.
« Jean-Philippe Desbordes n’est pas un prédateur sexuel. Si tel était le cas, tous les frères et sœurs auraient la même histoire [une seule a dénoncé des faits de viols répétés]. Je pense qu’il était amoureux de [Julie*]. Un amour destructeur, mais un amour quand même », a-t-il tenté de mettre en avant son conseil.
Une explication qui n’a pas convaincu les jurés, qui ont condamné, après plus de 3 heures de délibération, Jean-Philippe Desbordes à 20 ans de réclusion criminelle avec obligation de soins. Sylvie. B, quant à lui, a été condamné à 5 ans de prison.
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