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Sélection L’événement cinématographique de 2024 était un film français de 1927, enfin présenté dans sa version définitive, près d’un siècle après sa première projection. Ce soir à 21h05 sur France 5.
Signe de son statut mythique, il est communément appelé « le Napoléon », tel un monument planté dans le patrimoine cinématographique français mais qui, jusqu’à présent, était resté à l’état de ruine. Restauré par le réalisateur et chercheur Georges Mourier, c’est un tout nouvel exemplaire qui est sorti avec succès en salles cet été et qui, le 22 novembre, part à la conquête du petit écran. Cette aventure débute en 1921 lorsque, galvanisé par « Naissance d’une nation », de DW Griffith, Abel Gance décide lui aussi d’offrir au cinéma français une spectaculaire fresque historique. Gance est habitué aux projets audacieux comme « J’accuse », réquisitoire contre le massacre du 14-18 et ses « gueules brisées » défilant comme des morts-vivants, et le mélodrame « La Roue », d’une durée de 4h33. A la croisée du cinéma populaire et du film d’art, Abel Gance était animé par une haute idée du cinéma comme outil poétique et expérimental. Pour cet érudit imprégné de littérature romantique, nul mieux que Napoléon pour incarner cette « naissance de la nation française », pour évoquer les troubles révolutionnaires et la mélancolie d’un Empire jamais réalisé. L’échec de la vision napoléonienne, brisée contre son orgueil, sera aussi, d’une certaine manière, celui du projet de Gance.
Son « Napoléon » est, d’emblée, pharaonique car Gance veut tourner pas moins de huit épisodes, retraçant la vie de l’Empereur depuis son enfance jusqu’à son exil et sa mort à Sainte-Hélène. Six ans plus tard, seul le premier épisode en deux parties était achevé, engloutissant la quasi-totalité du budget (17 millions sur 20 millions) alloué à la fresque complète. C’est ainsi qu’Albert Dieudonné ne prête son visage qu’au jeune Bonaparte, avec…
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