Carla Bruni-Sarkozy avait d’abord farouchement nié détenir un téléphone au cœur de l’enquête sur la rétractation de Ziad Takieddine qui, après avoir accusé Nicolas Sarkozy d’avoir financé sa campagne de 2007 avec des fonds libyens, avait fait volte-face. Face aux juges début juillet, le chanteur a « retenu » cette réplique, tout en écartant toute infraction.
Le 9 juillet, l’épouse de l’ancien chef de l’Etat a été mise en examen par deux juges parisiens pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue d’escroquerie au jugement en bande organisée. Nicolas Sarkozy a été mis en cause en octobre 2023, soupçonné d’avoir approuvé des manœuvres pour obtenir une volte-face provisoire de Ziad Takieddine fin 2020. Il est le principal témoin à charge dans cette retentissante affaire dont l’essentiel sera jugé début octobre. 2025.
Une ligne « ouverte par [ses] enfants “
Au cœur des investigations, un téléphone surnommé « 43 97 ». Les juges soupçonnent qu’il a été utilisé par le couple Sarkozy pour communiquer discrètement avec « Mimi » (Michèle) Marchand, ex-papesse de la presse people et ancienne amie du mannequin, également mise en cause.
Devant la police en mai, la chanteuse a nié avoir cette réplique ni connaître les prétendues initiatives visant à disculper son mari. Mais le 9 juillet, selon ses déclarations aux juges, Carla Bruni-Sarkozy a fini par admettre avoir « utilisé ce téléphone de temps en temps, parfois. C’est la police qui me l’a dit, parce que je ne m’en souvenais pas.
“Cette ligne n’est pas une ligne occulte comme je l’ai lu dans la presse”, elle avait été “ouverte pour mes enfants” qui l’ont aidée, comme la police, à lui rafraîchir la mémoire, a-t-elle aussi rappelé l’artiste de 56 ans. Elle justifie son utilisation par le fait que sa ligne principale aurait été bloquée à l’étranger, que son téléphone habituel serait tombé en panne « en faisant l’ElliptiGO » (un vélo elliptique) ou encore parce que ses messageries auraient été piratées.
« Une coïncidence absolue »
« Le 18 octobre 2020, vous apprenez que Mimi Marchand part au Liban » pour rencontrer Ziad Takieddine, « le 22 octobre vous lui demandez à son arrivée si tout va bien, et le 1er novembre, vous recevez un long message d’information. Comprenez-vous que nous nous posons la question ? », raconte l’un des juges. Carla Bruni-Sarkozy nie alors avoir lu ce dernier message, mais le juge prouve techniquement le contraire. « Dont l’acte. Je n’ai aucun souvenir », poursuit le mannequin.
« Nicolas Sarkozy est-il le destinataire final ? » du rapport, lui demande-t-on. «Je ne l’ai pas lu et je n’ai laissé personne le lire», atteste encore Carla Bruni-Sarkozy. « Comment expliquez-vous » que ce téléphone apparaisse à des dates « assez clés » ? » dans l’opération présumée, ont ensuite été interrogés les magistrats. « Pour moi, c’est une coïncidence absolue », certifie l’artiste, coïncidence orchestrée selon elle par Mimi Marchand, qui « ment », qui « manipule » et pour qui elle nourrit désormais une « hostilité » assumée : « Quelqu’un qui est allé en prison , ce n’est jamais par hasard», affirme Carla Bruni-Sarkozy.
Notre dossier sur Nicolas Sarkozy
Ses avocats Paul Mallet et Benoît Martinez expliquent que cette ligne avait été ouverte “bien avant” l’opération objet de cette enquête et n’y est “donc pas liée”. « Carla Bruni-Sarkozy apportera des preuves démontrant qu’elle [l’] J’avais l’habitude de communiquer occasionnellement avec des proches, totalement étrangers à la procédure », ont-ils ajouté.
De son côté, Caroline Toby a indiqué que sa cliente Mimi Marchand « a lu avec étonnement les déclarations dures tenues par Carla Bruni-Sarkozy à son égard. Elle a toujours soutenu que ni elle ni son mari n’étaient directement ou indirectement impliqués (dans les) faits allégués. Elle ne comprend pas ce procès d’intention.
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