Chez Fret SNCF, les cheminots sont rares à Nantes

Où sont-ils, les cheminots de marchandises ? Nous ne les avons pas retrouvés dans le hall de la gare du Nord où flottaient les drapeaux de tous les syndicats SNCF. La CFDT, la CGT, Sud Rail et l’Unsa ont appelé à la grève ce jeudi 21 novembre contre le démantèlement de Fret SNCF. « Il reste tellement peu de fret qu’on ne connaît plus ceux qui y travaillent »soupire un étudiant CGT. Et le nouveau projet, séparation de cette filiale en deux sociétés et 20% du chiffre d’affaires que la SNCF devra laisser à ses concurrents ⁽¹⁾n’inspire aucune confiance aux syndicats ferroviaires.

Il faut dire que les wagons transportant des marchandises ne circulent plus beaucoup dans la région. Fret SNCF emploie une cinquantaine de personnes dans les Pays de la Loire, une vingtaine est basée à Nantes avec seulement cinq chauffeurs. « A Nantes, il reste un service, à Roche-Maurice, à proximité du port pour les céréales et un autre pour le transport d’acier avec Arcelor Mittal »explique Thierry Pleyber, du collectif Fer Nantes. D’autres trains circulent sur le Port, notamment à Saint-Nazaire, mais avec un opérateur privé.

Quoi qu’il en soit, le fret est décrit comme moribond depuis des années. « Le train ne représente plus que 3 % du transport de marchandises dans la région. » Nicolas Boumier, cheminot CGT, se souvient des wagons isolés dans différentes entreprises qui étaient assemblés pour fabriquer des trains, il y a vingt ans. « Ici, ça n’existe plus. »

Pourtant, le train est une bonne solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et diminuer le trafic des camions, insiste Thierry Pleyber. La France s’est engagée dans le cadre de la loi climat à doubler la part des marchandises transportées par train d’ici 2030. “On en est loin”, continue-t-il. Il craint les conséquences du démantèlement de Fret SNCF. Les cheminots aussi. Le projet équivaut à la perte de 500 emplois en France. Ils appellent à une nouvelle grève renouvelable à partir du mercredi 11 décembre.

⁽¹⁾ Le prix à payer selon la direction pour ne pas rembourser les 5,3 milliards d’aides d’État jugées illégales par l’Europe.