Le soulagement était palpable dans le camp français, dimanche à Milan, après le large succès obtenu aux dépens des Italiens (3-1), synonyme de première place du groupe 2 de la Ligue des nations. L’explosion de joie du staff au coup de sifflet final et l’air satisfait de Didier Deschamps devant les médias traduisaient bien l’enjeu du match pour l’entraîneur, même si la qualification pour les quarts de finale était déjà assurée.
Trois jours après un piteux match nul à Saint-Denis face aux modestes Israéliens (0-0), dans un contexte sécuritaire certes particulièrement tendu et dans un Stade de France aux trois quarts vide, les vice-champions du Monde 2022 et leur patron ont joué grand. Mais la prestigieuse victoire glanée à San Siro a le mérite de chasser provisoirement les gros nuages qui planaient au-dessus de leurs têtes et de permettre de terminer l’année sur une note positive.
Après un Euro allemand 2024 décevant malgré un accès aux demi-finales, Deschamps, qui a vu ses choix tactiques fortement contestés, est resté droit dans ses bottes. “Tu peux dire et écrire ce que tu veux, ça fait partie de la vieil a déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse. J’ai des éléments, je suis interne, je fixe des objectifs. Je sais qu’il y a des exigences et des attentes très élevées. Les joueurs répondent avec un groupe plus jeune. Ces six matchs (dans la Société des Nations) devrait être utilisé pour cela. »
Tu peux dire et écrire ce que tu veux, cela fait partie de la vie…
Pour conjurer le spectre d’une baisse de pouvoir après douze ans à la tête des Bleus, le technicien de 56 ans avait d’emblée prévenu que cette épreuve, dont ne rêvent ni les joueurs ni les supporters, doit avant tout servir à “oxygéner” son groupe avant de basculer en 2025 vers les qualifications pour la Coupe du Monde 2026. Malgré un début catastrophique au Parc des Princes devant l’Italie (1-3), le 6 septembre, qui aurait pu le couler, le Bayonnais a finalement réussi son entreprise d’ouverture.
L’attentat, éternel chantier
Kouadio Emmanuel « Manu » Koné et Mattéo Guendouzi au milieu, Christopher Nkunku devant, Lucas Digne derrière : plusieurs en ont profité pour marquer de sérieux points pour les mois à venir. “Cela va compliquer mes choix pour la suite mais c’est une très bonne chose de jouer ces très gros matches comme contre une équipe italienne qui a beaucoup de qualités”a expliqué l’entraîneur.
Tout n’est cependant pas parfait et si le Basque a eu la satisfaction de voir sa formation renouer avec son ADN, à savoir un gros bloc en défense et au milieu de terrain, il n’a toujours pas surmonté son projet principal qu’est l’animation offensive. Le Championnat d’Europe, où la France n’a marqué qu’un seul but dans le match, a mis en évidence de graves lacunes en attaque. La phase de groupes de la Ligue des Nations n’a pas vraiment résolu ce problème majeur de créativité. Dimanche, si les Bleus se sont finalement montrés efficaces sur les coups de pied arrêtés, les éléments censés marquer ne se sont guère créés d’occasions.
Les déboires de Kylian Mbappé (échec du tournoi continental, conflit financier avec le PSG, intégration laborieuse au Real Madrid, accusations de viol émanant de la presse suédoise), absent des deux derniers rassemblements, et la retraite internationale brutale d’Antoine Griezmann sont forcément très sévères. handicaps. Et si les Français veulent poursuivre leur route au-delà des quarts de finale, prévus en mars 2025, et surtout briller lors de la prochaine Coupe du monde, ils devront combler ce déficit au plus vite. Ce qui passe forcément par un retour sur le devant de la scène de leur superstar.
« Laissez-le tranquille. Je suis convaincu qu’il retrouvera tous ses moyens”» lance Deschamps. Une façon de mettre fin aux soucis et de remettre à plus tard le gros sujet qui dérange.
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