Poussez votre avantage sur le terrain et affichez votre puissance, dans le but de pouvoir négocier en position de force. C’est ainsi qu’il faut interpréter l’attaque massive lancée ce week-end par la Russie en Ukraine, l’une des plus importantes depuis le début du conflit, qui entrera dans ses 1 000e journée mardi. L’offensive de Poutine arrive à point nommé, alors que les chancelleries occidentales bourdonnent depuis plusieurs jours de rumeurs sur des discussions à venir pour mettre fin à la guerre. Une perspective ouverte par l’élection de Donald Trump, qui a clairement rebattu les cartes. De nombreux signes confortent sa volonté de hâter la fin des combats. Le président élu américain prépare « la capitulation de l’Ukraine », a même estimé François Hollande, en observateur averti. Personne ne peut prétendre connaître les véritables intentions de l’imprévisible leader républicain. Son colistier JD Vance avait pourtant livré quelques indices en septembre, en exposant le plan de son patron visant à mettre fin à la guerre en « 24 heures ». Cela impliquerait de geler les positions actuelles des deux belligérants en établissant une zone démilitarisée sur la ligne de front actuelle. Cela reviendrait de facto à ratifier les captures de territoires russes et à imposer des concessions à l’Ukraine, un compromis qui sonnerait comme une défaite pour Kiev. Cela va être une pilule difficile à avaler pour l’héroïque président Zelensky, que pour la première fois depuis longtemps nous nous sentons ébranlé par les événements. Alors que l’hiver se profile et que les Russes avancent chaque jour un peu plus militairement à l’Est, le moral de ses concitoyens est au plus bas. Malheureusement, on voit mal les Européens, encore incapables de parler d’une seule voix, s’opposer longtemps à ce scénario s’il se confirme un jour. Zelensky se retrouverait alors isolé face à la volonté implacable du duo Poutine-Trump.
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