Aleix Espargaró oscille entre performances impressionnantes et moments émouvants depuis le début du week-end à Barcelone, son dernier en tant que pilote titulaire en MotoGP. Et il ne cache pas que l’émotion devrait prendre le dessus ce dimanche…
Les séquences marquantes ont été nombreuses, entre des vidéos diffusées dans le garage Aprilia vendredi soir et une balade sur la toute première Moto du championnat du monde samedi, organisée par son épouse, Laura. Mais Espargaró ne néglige pas la piste : à quelques kilomètres de sa ville natale et sur le circuit sur lequel il a réalisé le doublé l’année dernière et remporté le sprint en mai dernier, il a pris la deuxième place des qualifications, à seulement 0″055 de la pole de Pecco Bagnaia. .
Son sprint a été compliqué par un départ qui l’a vu beaucoup cabrer, avant de devoir relever son vélo au premier virage pour éviter le contact avec Marco Bezzecchi. Sorti du top 10, le Catalan était huitième à la fin du premier tour et a pu remonter jusqu’à la quatrième position. Un rythme prometteur pour la course de ce dimanche, durant laquelle il cherchera surtout à se faire plaisir. Il promet donc d’attaquer, tout en gardant un œil sur la quête du titre de son ami Jorge Martín.
Êtes-vous fatigué?
Un peu mentalement.
Cela a été une longue année…
Oui, et c’était un long week-end.
L’émotion est-elle là ?
Oui. C’est bien, mais c’est lourd.
Vous êtes encore assez en forme pour un 125cc…
Hmmm, pas tellement hein ! J’ai été un peu choqué. Je me suis dit « Mon Dieu », parce que je mesurais déjà 1m79 à 15 ans, et je pesais un ou deux kilos de plus que maintenant, alors je me suis dit « Je ne comprends pas comment je tenais ce vélo ! La taille des motos actuelles est incroyable si on compare avec le passé car la Moto3 est plus grosse que ce 125cc. C’était incroyable. J’aime ma femme, je n’aurais jamais imaginé cette surprise. Je ne pouvais pas imaginer une meilleure façon de terminer ma carrière qu’avec ma première moto en championnat du monde et avec ma moto actuelle. C’est une idée géniale.
Concernant cette journée, êtes-vous déçu ? Pourriez-vous faire mieux ? Au début, tu avais l’air piégé…
Oui. J’étais très concentré sur les qualifications, pour essayer de faire un bon tour et donner un coup de boost à Jorge. [Martín]. J’ai fait un tour incroyable, presque la pole position. Je l’ai raté de moins d’un dixième. Et au départ, j’étais très concentré mais nous avons eu du mal à contrôler le wheelie, j’ai roulé en troisième ou quatrième vitesse. J’étais dixième ou douzième au premier virage. J’étais très frustré ! Après, j’ai commencé à attaquer et j’ai même été un peu choqué de voir mon rythme. J’ai fait beaucoup de tours dans la fenêtre basse de 1’39. Je pense que si l’on enlève le premier tour, j’étais le plus rapide. J’avais le rythme pour me battre pour la victoire avec Pecco mais c’est la course, donc j’aurai une autre chance [ce dimanche].
Quelles sont les conditions de piste ?
Limiter, limiter, vraiment. C’est à la limite. Nous avons décidé de prendre les pneus durs à l’avant et je n’étais pas sûr de moi par moments mais j’ai vu que Pecco prenait aussi ce pneu. Les temps étaient assez rapides car 1’39″3, je pense que c’était la sixième ou septième place en qualifications donc c’est un bon temps pour une course.
Quel sera le choix des pneus pour dimanche ? Le dur sera probablement le bon choix en attaque, mais en défense ?
Pour l’avant, j’hésite entre le dur et celui qu’on a utilisé [lors du sprint]. Cela change juste du côté gauche. Je vais peut-être prendre le risque de le prendre s’il fait plus de 25°C, ce que je ne peux pas imaginer. A l’arrière, le soft n’est pas envisageable et entre moyen et dur, je ne suis pas sûr. Je vais voir. C’est ma dernière course donc je pense m’orienter vers des gommes plus tendres, pour m’amuser, et si je perds du terrain dans les six ou sept derniers tours, tant pis. Je ne veux pas attendre, je ne veux pas spéculer, je veux être rapide dès le début.
Aleix Espargaró entouré de son équipe et de ses proches
Photo de : Gold and Goose / Motorsport Images
Commencez-vous à avoir l’impression que c’est plus que la fin de la saison pour vous ?
Tout le week-end a été très bizarre. [Vendredi]J’ai passé une heure au garage avant de dîner avec mon équipe, on a eu quelques surprises, des vidéos, et j’ai beaucoup pleuré. C’est un week-end vraiment très émouvant. Une chose est sûre, j’ai eu beaucoup de chance de retrouver Aprilia. L’amour qu’ils ont pour moi est incroyable donc je m’amuse beaucoup et ils vont me manquer. Même si je fais des jokers à l’avenir [avec Honda]ce que je ne veux pas maintenant mais c’est peut-être nécessaire, ce sera totalement différent car l’ambiance qu’on a dans le garage est incroyable. [Ce dimanche]comme vous le savez, je suis une personne très sensible, il sera donc très difficile de gérer mes émotions.
Vendredi, vous avez dit que vous vouliez aider Jorge Martín et nous l’avons vu. En avez-vous parlé avant la qualification ?
Je parle plus à Jorge qu’à ma femme ! On parle beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je ne suis pas vraiment content de l’aider car j’adorerais qu’il domine et soit le plus rapide mais c’est merveilleux pour moi car je le suis depuis trois ans en qualifications donc au moins une dernière fois, pouvoir l’aider un peu pour remporter ce titre, ça me fait beaucoup plaisir.
Martín semblait plus détendu après le sprint. Pensez-vous que ce sera plus facile pour lui ?
Oui. Je pense qu’il subit une pression extrêmement forte car il change de constructeur l’année prochaine donc il ne sait pas ce que son avenir lui réserve. Il avait devant lui une opportunité incroyable et unique. Je ne dis pas qu’il n’en aura pas plus, mais on ne sait jamais ce que la vie nous apportera. Joan Mir en est un bon exemple. C’est incroyable de pouvoir gérer cette pression, d’essayer d’être doux, détendu. Il a fait une course presque parfaite. Il a terminé deuxième pendant toute la course derrière Pecco, donc il fait du très bon travail.
Casques spéciaux au GP de Barcelone
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