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« Projet de viol sur sa mère » ou « relation zoophile »… Trois accusés auraient agi « en mode automatique » selon un expert psychiatre

l’essentiel
Un expert psychiatre venu à la barre jeudi a cité comme exemples de “sacrifice” trois des accusés du viol de Gisèle Pélicot, dont l’un est revenu violer la victime à six reprises, y compris des personnalités “soumises”. ne correspondrait pas aux faits qui leur sont reprochés. Une analyse que les avocats du parquet ont tenté de démonter.

Jugés pour viol devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, trois des prévenus dans l’affaire dite des « viols de Mazan » ont adopté une défense similaire. Christian L., Charly A., Nicolas F. sont des exemples de “sacrifice”, selon l’expert psychologue venu témoigner à Avignon jeudi 14 novembre. Et, pour ces trois hommes, les viols qu’ils ont commis sur une Gisèle Pélicot inconsciente étaient « un jeu convenu entre adultes ».

« Fort sentiment d’abnégation », « forte tendance à faire passer les sentiments des autres avant les leurs » : Laurent Chaïb a utilisé les mêmes mots ou presque pour qualifier ces trois accusés. Certes, Christian L. “a senti que quelque chose n’allait pas”, après cette relation sexuelle avec une Gisèle Pélicot endormie et inconsciente, au domicile conjugal du couple, à l’invitation de son mari. Mais il estime avoir croisé « un manipulateur », poursuit l’expert, entendu en vidéo, à travers un écran.

Pour Nicolas F., journaliste indépendant, “sa personnalité est peu compatible avec les faits” qui lui sont reprochés, le psychologue poursuit ensuite : “les personnalités de type obsessionnel-compulsif évitent tout comportement qui pourrait avoir un impact négatif sur autrui”, il explique.

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Revenu pour violer la victime six fois

Et le diagnostic est le même pour Charly A., bien qu’il soit venu six fois au domicile Pélicot, à Mazan (Vaucluse). “M. A. est dans une posture d’abnégation mais aussi d’asservissement”, précise l’expert, “il est dans une posture de soumission face à une figure perçue comme dominante”, celle de Dominique Pélicot.

Les personnes ayant ce type de personnalité ne sont-elles pas précisément celles qui « se livrent souvent à des excès sectaires » ? » demande Me Stéphane Simonin, avocat de l’un des autres prévenus de la semaine, Philippe L.. « Tout est fait », répond Laurent Chaïb, évoquant une « tendance à réfléchir après coup » : « ils fonctionnent alors en mode automatique » , explique-t-il. Un schéma qui pourrait expliquer pourquoi Charly A. aurait attendu sa sixième visite pour se rendre compte que “quelque chose n’allait pas” dans ce supposé scénario libertin, selon les termes rapportés par l’expert.

Dominique Pélicot est-il ce « gourou » sectaire, ce « manipulateur » ? Décrit comme « le chef d’orchestre » de cette affaire hors norme, où il a recruté des dizaines d’hommes sur internet pour venir violer sa femme, après l’avoir droguée avec des anxiolytiques, il n’était pas là pour réagir jeudi. Hospitalisé à Marseille pour la journée, pour des problèmes de santé qui avaient déjà provoqué une suspension de deux jours du procès à la mi-septembre, il devrait regagner Avignon vendredi.

Plan de viol pour violer sa mère

En attendant, ce sont les avocats de Gisèle Pélicot qui ont tenté jeudi de démonter cet apparent décalage entre les faits et ces trois accusés pleins de « sacrifice ». Faisant référence aux 47 vidéos tournées par Dominique Pélicot et mettant en scène Charly A., Me Stéphane Babonneau s’est ainsi demandé si les conclusions de l’expert ne seraient pas « incomplètes », faute de connaissance des faits. Et notamment de ce projet de viol de sa mère, selon le même procédé utilisé par Dominique Pélicot sur sa femme, qu’aurait évoqué ce co-accusé. « Face à l’anxiété, il aura tendance à se soumettre », estime Laurent Chaïb, selon qui Charly A. aurait pu voir en Dominique Pélicot « une sorte de père symbolique ».

Rappelant le projet de relation zoophile évoqué par Nicolas F. avec un de ses interlocuteurs sur internet, Me Antoine Camus, l’autre avocat de Gisèle Pélicot, tente également de mettre en lumière l’écart entre les faits et le portrait psychologique de l’accusé. “Sa personnalité ne le protège pas de ses pulsions sexuelles”, reconnaît l’expert.

Comme de nombreux proches de l’accusé, Robert L., père de Christian L., entendu jeudi matin, pense en tout cas aussi que son fils “s’est laissé abuser (par Pélicot), par faiblesse”, mais aussi “par fatigue” de son métier de pompier professionnel. “Ce n’est pas un garçon comme ça, […] ne soyez pas trop dur avec lui», glisse l’octogénaire au tribunal avant de quitter le bar.

 
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