“Nous avons changé de dimension” en matière de criminalité organisée, estime Didier Migaud

Le trafic de drogue gagne-t-il du terrain en France ? Ces dernières semaines, les violences liées au trafic de drogue n’ont cessé de croître, notamment à Rennes et même à Poitiers, deux villes particulièrement touchées ces derniers temps. En Bretagne, un enfant de cinq ans a été grièvement blessé par balle, victime collatérale d’une fusillade liée au trafic de drogue. Dans la Vienne, cinq adolescents ont été blessés fin octobre, dont un est décédé quelques heures après le drame.

Face à ces violences, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’est pas resté sans réagir. « Nous sommes à un point de bascule, et ce point de bascule nous impose des choix. Soit il y a une mobilisation générale, soit il y a une mexicanisation du pays. C’est le choix qui s’offre à nous », a insisté le nouveau locataire de Beauvau. Un point de vue partagé par Didier Migaud, invité ce jeudi matin de l’entretien Grande Europe 1-CNews.

«Ils trouveront un garde des Sceaux extrêmement ferme»

Au micro de Sonia Mabrouk, le garde des Sceaux a reconnu que ce « crime organisé a changé de dimension ». « Nous étions à Marseille avec le ministre de l’Intérieur. Nous avons des réunions de travail avec la police judiciaire et avec les magistrats. Ce qu’ils nous disent est horrible : des délinquants qui usent de la torture, de la barbarie, sur un certain nombre de personnes, sur des familles, on a changé de dimension”, a insisté Didier Migaud au micro d’Europe 1.

Selon lui, « l’État doit s’armer davantage pour lutter contre ce crime organisé ». Le garde des Sceaux a rappelé les propos des magistrats marseillais devant la commission d’enquête, affirmant “que nous étions en train de perdre la guerre”. «Je suis heureux qu’ils se soient exprimés librement. Je préfère que nous puissions voir la réalité, car à partir du moment où on voit la réalité, on peut mieux la combattre », a-t-il souligné. .

Le garde des Sceaux estime qu’il est “indispensable de se donner les moyens pour que l’Etat puisse se réarmer face à cette délinquance”. “Et là, ils trouveront un garde des Sceaux qui sera extrêmement ferme”, a conclu Didier Migaud.