Devant la sortie du lycée Albert-Bayet, à Tours, mardi 12 novembre 2024, l’annonce a fait réagir. Plus tôt dans la journée, dans une interview, la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet a détaillé son programme pour « relancer l’ascenseur pédagogique ». Une des mesures phares : l’obligation d’obtenir le brevet d’études secondaires pour entrer dans un lycée général ou professionnel à partir de 2027.
« Une réforme un peu trop stricte »juge Noah, qui trouve l’idée punitive pour ceux qui échouent à l’examen. « Il y en a qui peuvent avoir la capacité de réussir sans avoir le brevet »dit Noa, un de ses camarades. «Ça m’aurait mis la pression, ça m’aurait manqué»Noé continue. En 2024, le test avait un taux de réussite de 86,7 % en Indre-et-Loire, et de 85,6 % en France.
“Ça ressemble à du tri sélectif”
Pour d’autres, l’idée n’est pas sans attrait. “C’est bien, ça va leur apprendre à mieux apprendre”dit un lycéen de deuxième année. «Ça donne de l’intérêt au brevet»ajoute un autre, qui souligne l’aspect essentiellement symbolique du diplôme. « Quand vous l’avez, vous êtes content pendant cinq minutes, puis vous le jetez à la poubelle. »
Chez les syndicats, la pilule a du mal à passer. “C’est comme le tri sélectif, la reproduction sociale”harponne Anne Grandet, co-présidente du Snes-FSU en Indre-et-Loire. Une mesure opposée, selon elle, à l’objectif « faire réussir un grand nombre d’étudiants, avec ambition ».
“Pour nous, cela ressemble à de la démagogie”renchérit Philippe Baretto de Souza, l’autre coprésident du syndicat, qui y voit un « sanctionner » pour les collégiens.
Les syndicalistes voient également dans l’annonce de l’extension des groupes de besoins au 4e et 3esous la forme d’une heure par semaine de français ou de mathématiques, une autre “désorganisation”. Une prolongation qui, à moyens constants, se fera au détriment de l’organisation actuelle, Anne Grandet anticipe : « Il ne s’agit pas de ressources supplémentaires. »
«Ça ajoute de la pression»
«Cela ajoute de la pression sur les étudiants et les familles»» ajoute Cédric Picard, de l’Unsa Education. Il s’inquiète de la mise en œuvre d’une telle réforme, et de l’accompagnement des collégiens. « laissé pour compte ».
Selon le ministre, les étudiants qui échouent au certificat seront soit réorientés vers des filières professionnelles, comme le CAP, soit vers une “deuxième préparation”. « Où est-ce fait ?demande le professeur. Avec quels moyens ? Une idée nous est donnée, et nous avons l’impression que les conséquences sont hors de propos. Et la PAC n’est pas du tout une voie d’évitement. »
Autres mesures annoncées
> Révision des programmes de français et de mathématiques du CP à la 6ee dès la rentrée 2025, et français, mathématiques et langues dès 5e à 3 heurese à la rentrée 2026.
> Extension des groupes de niveaux à 4e et le 3epour une heure par semaine de français ou de mathématiques.
> A partir de juin 2026, augmentation de la part du contrôle des terminaux dans le score des brevets. Il pèsera 60 % de la note finale contre 50 % aujourd’hui.
> En juin 2026, mise en place d’une épreuve anticipée du baccalauréat mathématiques pour les élèves de 1re annéeconcernant.
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