Les autorités groenlandaises ont annoncé que la détention de l’écologiste Paul Watson serait prolongée jusqu’au 4 décembre.
Le militant écologiste Paul Watson restera en détention jusqu’au 4 décembre, a décidé ce mercredi 13 novembre la justice groenlandaise, en attendant la décision du gouvernement danois sur la demande d’extradition du Japon liée à sa lutte pour les baleines.
“Le tribunal du Groenland a décidé aujourd’hui que Paul Watson serait maintenu en détention jusqu’au 4 décembre 2024 afin d’assurer sa présence dans le processus d’extradition”, a indiqué la police dans un communiqué précisant que, “pour des raisons pratiques”, la prochaine audience sur son affaire la détention aura lieu le 2 décembre.
Le militant américano-canadien de 73 ans, qui a récemment demandé la nationalité française, a été arrêté le 21 juillet à Nuuk, capitale du Groenland, territoire autonome danois. Il était en route avec son navire le John Paul DeJoria pour intercepter un nouveau navire-usine baleinier japonais.
« Sentiments d’injustice »
C’est dans une autre affaire relative à la chasse à la baleine, remontant à 2010, que le Japon demande son extradition.
La décision du tribunal de Nuuk, la cinquième en ce sens depuis l’arrestation du fondateur de Sea Shepherd, était attendue. Paul Watson a fait appel devant la Cour d’appel du Groenland.
Les décisions antérieures en matière de détention provisoire sont soumises à une procédure d’appel différente, devant la Cour suprême du Danemark.
« Plus le temps passe, plus le sentiment d’injustice grandit », notait Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, avant l’audience.
En attente de décision du ministère danois de la Justice
Le ministère danois de la Justice, qui a récemment reçu les avis de la police groenlandaise et de la direction générale du parquet sur la demande d’extradition, n’a pas indiqué quand il rendrait sa décision.
“Le ministère de la Justice examine actuellement la demande d’extradition et les deux recommandations, et c’est sur cette base qu’il prendra une décision dans cette affaire”, écrit-il à l’AFP.
S’il refusait l’extradition, “il n’y aurait plus de motif de détention et (Paul Watson) serait libéré dans les plus brefs délais après que cette décision aura été portée à la connaissance de la police groenlandaise”, a expliqué le procureur en charge de l’extradition. déposer. Dans le cas contraire, ses défenseurs feraient appel.
Accusé de dommages et blessures à bord d’un baleinier
Fondateur de Sea Shepherd et de la fondation pour les océans qui porte son nom, Paul Watson est une personnalité connue pour ses actions percutantes.
Le Japon, qui a relancé une demande émise en 2012 via une notice rouge d’Interpol, l’accuse d’être co-responsable de dommages et blessures à bord d’un baleinier japonais deux ans plus tôt dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.
Dans le détail, le militant est poursuivi pour les blessures qui, selon l’accusation, auraient été infligées le 11 février 2010 à un marin du Shonan Maru 2 par une puissante boule puante contenant de l’acide butyrique, et pour la collision de ce même navire avec quatre jours plus tard.
Mi-septembre, ses avocats ont contacté le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, dénonçant notamment le risque qu’il encourt de « subir des traitements inhumains (…) dans les prisons japonaises ».
Selon eux, ce délit n’est pas passible de prison selon la loi groenlandaise, ce que conteste le parquet de Nuuk.
Paul Watson veut rentrer en France
Dans un rare commentaire sur cette affaire, le ministre japonais des Affaires étrangères Takeshi Iwaya a estimé début octobre que la demande d’extradition de son pays était une question de « maintien de l’ordre » plutôt que de chasse à la baleine.
Paul Watson espère rentrer en France, où il vit depuis juillet 2023 et où ses jeunes enfants sont scolarisés.
Ses déboires ont suscité le soutien d’une partie de l’opinion publique et d’autres militants. La primatologue britannique Jane Goodall a appelé le président français à accorder l’asile à l’Américano-Canadien.
Le Japon est, avec la Norvège et l’Islande, l’un des trois derniers pays au monde à pratiquer la chasse commerciale à la baleine.
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