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Rodrigue Petitot dit le « R » arrêté deux jours après sa tentative d’intrusion dans la résidence du préfet de Fort-de-

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Rodrigue Petitot, dit « R », a été arrêté à Fort-de-. OLA ACTUALITÉS/SIPA / OLA ACTUALITÉS/SIPA

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L’arrestation du leader de « la lutte contre la vie chère » Rodrigue Petitot, dit « R », qui exigeait de rencontrer le ministre de l’Outre-mer à Fort-de-France a déclenché une nouvelle vague de violences sur l’île.

Ça chauffe en Martinique. Dans la nuit de mardi à mercredi 13 novembre, des incendies ont été allumés devant la Salle de Police, en plein centre de Fort-de-France. Les manifestants ont volé un bus et se sont précipités dans les rues de la ville. Des voitures ont brûlé. La semaine dernière, Rodrigue Petitot a appelé « le R », le leader du « mouvement contre la vie chère » – arrêté hier soir par la police – avait promis de lancer la phase 2 du mouvement… Nous y sommes. Alors que le calme semble revenu après deux mois de blocages, d’incendies et de pillages, depuis lundi, “l’île aux fleurs” retombé dans la violence. Ce qui s’est passé?

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Il était 20h45 ce lundi 11 novembre, lorsque « le R », comme se surnomme le leader sulfureux, et une cinquantaine de sympathisants de son mouvement, le RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens), tentent de forcer le cordon de sécurité qui protège le portail d’entrée de la résidence du préfet. Officiellement créé en juillet dernier pour lutter contre la vie chère, un problème bien réel et très ancien auquel sont confrontés tous les Antillais, le RPPRAC, qui a refusé de signer le protocole d’accord pour baisser les prix signé par la quasi-totalité des partenaires publics et privés de l’île, fin octobre, est fortement teintée de désirs d’indépendance.

Le préfet Jean-Christophe Bouvier a donc reçu ce soir-là les élus de l’île, à l’occasion de l’arrivée en Martinique de François-Noël Buffet, le très attendu ministre chargé de l’Outre-mer, qui a finalement fait le déplacement.

Rodrigue Petitot, Aude Goussard et Gwladys Roger ont atterri à l’aéroport quelques heures plus tôt. Ils reviennent de France où ils mobilisent la diaspora antillaise, mais sans parvenir à rencontrer les représentants de l’État, comme ils l’avaient demandé. Apprenant que le ministre se rendait en Martinique, ils se précipitèrent à sa rencontre. C’est un dîner privé qui a eu lieu ce soir-là à la résidence du préfet. La presse n’est pas invitée, pas plus que les syndicats ou les représentants de la société civile. A Fort-de-France, les partisans du RPPRAC, sur les réseaux sociaux, sont en émoi et appellent à manifester contre “cette insulte au peuple”.

Suivi par une cinquantaine d’entre eux, Rodrigue Petitot arrive au portail avec Gwladys Roger et son garde du corps, bien décidé à perturber les festivités. Ils exigent de rencontrer le ministre immédiatement. Plusieurs voitures le suivent et menacent de forcer le passage. Il y a une bousculade. Le « R » et ses acolytes parviennent à pénétrer dans l’enceinte bien gardée de la résidence. Comment ? Mystère. Faille du système de sécurité ou complicité, nombreux à Fort-de-France s’interrogent encore. Face à l’incursion, un policier dégaine son arme. Le préfet sort pour tenter de calmer le jeu. «Nous sommes venus voir le ministre»Lance Rodrigue Petitot. “Je n’ai reçu aucune demande”rétorque le préfet en rappelant le protocole aux manifestants : toute association, tout syndicat peut demander audience lors d’un déplacement officiel en contactant la préfecture ; mais ils n’ont rien reçu de tel.

« Faux » rétorque Gwladys Roger, qui affirme qu’un « la demande a été faite ». Très vite, le ton monte. La scène, digne de la grande époque des Gilets jaunes, est surréaliste. Menaçant, “le R” interpelle violemment le préfet, et exige de rencontrer immédiatement le ministre, tandis qu’un agent de sécurité tente de s’interposer entre les deux hommes. Entre invectives et bousculades, le préfet leur demande de quitter les lieux immédiatement. “C’était extrêmement tendu, dit un témoin stupéfait. Il aurait pu y avoir des blessés. ».

Les policiers finissent par encercler les insurgés et les expulser. Le « R » part librement ce soir-là, mais le lendemain, au petit matin, il est arrêté. Des feux sont allumés devant la Préfecture de Police. Pour le moment, le ministre a formellement refusé d’accepter les représentants du RPPRAC. Sur TikTok et Telegram, les proches du « R » appellent à la mobilisation.

 
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