Faut-il travailler à une stratégie industrielle européenne, comme le préconise le ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci ? Ou plutôt exiger des comptes des entreprises ayant bénéficié d’aides publiques, comme le suggèrent Sophie Binet et Marylise Léon, respectivement secrétaires générales de la CGT et de la CFDT ? L’État doit-il bloquer l’approbation de certains plans sociaux, comme le défend François Ruffin, député de la Somme ?
L’annonce en cascade, depuis le 5 novembre, de la fermeture de deux usines Michelin à Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes – soit 1 254 salariés – d’un plan social chez Auchan, qui s’apprête à supprimer 2 389 emplois, puis la faillite de le chimiste Vencorex, menaçant quelque 500 emplois, a suscité une vague d’inquiétude dans le pays. Au terme de cette semaine noire, dirigeants politiques et syndicalistes s’interrogent sur les réponses à apporter pour éviter une hémorragie sur le front social.
Car, sur les faits, personne ne semble se faire d’illusions. Durant les trois années qui ont suivi la pandémie de Covid-19, les entreprises, aidées par le prêt garanti par l’État, les différentes aides accordées pendant les confinements et la relative bonne santé de l’économie à l’époque, ont embauché beaucoup et peu licenciées.
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Mais désormais, l’horizon s’assombrit et les difficultés s’accumulent. « Il y aura probablement des annonces de fermetures de sites dans les semaines et mois à venir »a déclaré M. Ferracci, samedi 9 novembre, sur France Inter, évoquant la possible destruction de “des milliers d’emplois”. « Nous sommes au début d’une violente effusion de sang industrielle »continué le lendemain Mmoi Binet, de la CGT, dans l’hebdomadaire Dimanche à la Tribuneremettant en cause la volonté des entreprises de « toujours augmenter les marges » et de « distribuer toujours plus de bénéfices aux actionnaires ».
La confédération a déjà dressé une liste de plans sociaux en préparation, “ce qui est proche de 200”assure-t-elle. La centrale syndicale a appelé à une journée de mobilisations dans toutes les régions, le 12 décembre.moi Binet souhaite également « qu’une entreprise ne peut bénéficier d’aides de l’État si l’avis des représentants du personnel est défavorable ». Un point sur lequel Mmoi Léon, son homologue CFDT, est du même avis. “Il me semble étrange que l’Etat ne sache pas à quoi servent les aides qui sont allouées : on parle de centaines de millions d’euros”, a-t-elle déclaré sur Franceinfo, vendredi 8 novembre. Ces déclarations ont reçu un accueil plutôt chaleureux de la part de M. Ferracci. « Si l’aide n’est globalement pas efficace, alors elle doit être arrêtée » a-t-il reconnu sur France Inter.
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