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Kamala Harris, les raisons d’une défaite

En ne parvenant pas à empêcher le retour de Donald Trump à la tête du pays, Kamala Harris perd un combat majeur dans l’histoire des Etats-Unis. Un fiasco qui est autant un échec politique du Parti démocrate que l’échec personnel de son candidat.

1. Une campagne de blitzkrieg et de flou

Face à Donald Trump, entré en campagne après son élection perdue en 2020, le Parti démocrate s’est enlisé en laissant Joe Biden briguer un hypothétique second mandat. De nombreux signaux étaient déjà au rouge lorsqu’il a annoncé sa candidature à sa réélection en avril 2023. Alors la précarité évidente de sa santé et ses performances télévisuelles désastreuses auraient dû l’inciter à se retirer clairement et rapidement. C’était sans compter l’entêtement de son clan familial proche. Sa décision tardive (21 juillet) de jeter l’éponge n’a permis qu’une campagne éclair à son colistier.

Kamala Harris n’a été officiellement investie que le 22 août, au 4e jour de la convention démocrate… Sans être passée par les primaires du parti, ce mode d’investiture où elle avait enregistré un score si désastreux en 2020 qu’elle s’était retirée de la course dès la 5ème débat interne. Un temps porté par un vent d’espoir et un optimisme souriant, le candidat Harris a souffert d’un manque de notoriété face à l’arène Trump-Musc, omniprésente dans les médias. Et malgré ses efforts pour réactiver les codes de communication autrefois utilisés par Barack Obama, elle n’a pas réussi à susciter un soutien massif en faveur de sa personnalité.

2. Des thèmes décalés

Alourdie par l’héritage de l’administration Biden, Kamala Harris a subi sans relâche les coups de son brutal adversaire. Trump a utilisé des slogans choquants (« réparer le pays », « rendre sa grandeur à l’Amérique ») pour dénoncer l’inflation spectaculaire de ces dernières années et les problèmes d’immigration. En réponse, Harris a choisi différents thèmes : l’avortement, les droits des femmes et des minorités, le soutien à Israël et à l’Ukraine…

Un pari loin de trouver la réponse souhaitée ; Kamala Harris a même enregistré une contre-performance auprès des électeurs : la candidate a attiré moins d’Américains que Joe Biden il y a quatre ans (54% contre 57% en 2020). Idem, dans les électorats latino-américains et afro-américains, où Kamala Harris a rencontré le même handicap qu’Hillary Clinton en 2016 : être une femme. Ces derniers jours, l’ancien président Barack Obama est venu à la rescousse pour tenter de briser ce plafond de verre… En vain.

3. Division du soutien

Caricaturée en candidate du système et des puissants, la Californienne Kamala Harris a reçu, de la part du clan Obama et des grandes stars, un soutien à double tranchant : dans une Amérique plus divisée que jamais, les stars d’Hollywood et de la chanson incarnent un « establishment » » décrié par une partie de l’électorat rural et populaire.

Quant au colistier, son choix apparaît aujourd’hui comme une erreur stratégique importante : le sympathique mais peu charismatique Tim Walz est gouverneur du Minnesota, Etat remporté par les démocrates. L’option d’un ticket avec Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, l’aurait sans doute aidé à remporter cet Etat charnière et à générer une autre dynamique.

 
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