Quoi qu’il arrive le 5 novembre, il est clair que cette campagne ne s’est pas déroulée comme l’espéraient les démocrates.
Au lendemain des élections de mi-mandat de 2022, Trump semblait fini. Cependant, s’il peut évidemment encore perdre l’élection présidentielle en cours, il n’a clairement pas été éliminé de la course par l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, plusieurs mises en examen pénales [il a même été reconnu coupable à New York] ou l’annulation de la décision Roe vs Wade [qui garantissait le droit à l’avortement au niveau fédéral] par les juges de la Cour suprême qu’il avait nommés. Si les électeurs disqualifiaient un candidat lors de la campagne électorale de 2024, ce serait plutôt Joe Biden, le président en exercice, et non le condamné qui a tenté de renverser la dernière élection présidentielle.
Comment Donald Trump parvient-il à rester aussi compétitif ? La première réponse est que le climat politique national n’est tout simplement pas aussi propice à une victoire démocrate qu’on pourrait le penser.
Discrédit généralisé
Selon la dernière enquête réalisée par Le New York Times et Siena College, seuls 40 % des électeurs se disent satisfaits du bilan de Joe Biden à la Maison Blanche, et seulement 28 % pensent que le pays avance dans la bonne direction. Cependant, aucun parti n’a pu se maintenir au pouvoir dans un tel climat de méfiance à l’égard du président et de la direction suivie par le pays.
En fait, le défi pour les démocrates semble encore plus difficile. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, d’un bout à l’autre du pays, les Américains sont au moins aussi nombreux (sinon plus) à se reconnaître dans le Parti républicain que dans le Parti démocrate. Les sondages donnent également aux républicains un avantage sur la plupart des questions clés – la démocratie et l’avortement étant deux exceptions notables.
Les revers actuels des démocrates semblent s’inscrire dans une mauvaise passe généralisée pour les partis au pouvoir. Les électeurs semblent aspirer au changement. Les partis au pouvoir au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, en Australie et plus récemment au Japon ont tous subi des revers électoraux, voire ont été évincés. Donald Trump lui-même a dû céder les rênes il y a quatre ans. La France et le Canada pourraient bien élargir cette liste.
Si la situation peut varier d’un pays à l’autre, le fond du problème reste le même : un peu partout, la flambée des prix et les répercussions de la pandémie de Covid-19 ont semé mécontentement et colère. Les partis au pouvoir sont discrédités – nombre d’entre eux ne bénéficiaient pas au départ d’une cote de popularité particulièrement bonne.
Désenchantement et frustration
De quoi éroder progressivement la confiance dans les représentants de l’État et les élites libérales [au sens américain : favorables aux libertés et à la justice sociale, ce qui correspond aux positions démocrates] et les médias. L’inflation a mis en difficulté des millions de jeunes et d’électeurs à faibles revenus qui ont vu fondre leurs économies, leur pouvoir d’achat, la possibilité d’accéder à la propriété et leurs espoirs.
Aux Etats-Unis, le désenchantement
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