Un match aussi triste que la météo. Mais au final, l’Union Bordeaux-Bègles a tout de même remporté son troisième succès bonifié de la saison à Chaban-Delmas face à la Section Paloise (19-6). « On en a presque ri avec les joueurs. On a pris le bonus offensif, sous la pluie, sans coup sûr. C’est quand même une performance triple XL», sourit Yannick Bru, l’entraîneur girondin, très heureux d’avoir réussi à battre les Béarnais, ce que le club girondin n’avait pas réussi à faire la saison dernière.
Habituée à lâcher les chevaux, l’UBB n’a cette fois pas su déployer son jeu offensif. Non aidée par un alignement « hors service » (6 ballons perdus) et une conquête directe ébranlée, coupable de nombreuses pertes de ballon et de mauvais choix, elle a su changer d’avis après la pause pour ne pas prendre l’avantage. arrosez et évitez de vous exposer à une mauvaise surprise. L’autre recette du succès ? Plus anglo-saxon. Un jeu au pied d’occupation efficace qui a mis les Palois sous pression dans leur camp, une défense de fer, et l’art du contre-ruck.
La charnière pesait
Sébastien Piqueronies, l’entraîneur béarnais, a salué la performance de la charnière internationale Lucu – Jalibert en fin de match. « Les hommes de la Section étaient vaillants, combattants, brutaux dans de nombreux secteurs », a-t-il souligné. Mais je pense qu’en termes de jeu, de capacité à jouer haut, à contrôler le territoire, une équipe était meilleure que l’autre. Et cette équipe était dirigée par une brillante charnière. Elle m’a impressionné, comme elle le fait souvent. Le jeu de l’UBB est souvent résumé à un jeu de mains, qui porte beaucoup le ballon. Je les ai trouvés brillants dans leur capacité à jouer haut, à utiliser intelligemment leur jeu de jambes. Ils nous mettent très souvent sous pression avec des rebonds. »
Dans ce registre, la charnière girondine a en effet pesé sur les débats avant de rejoindre Marcoussis pour préparer la tournée de novembre avec le XV de France. « Max (Lucu) fait un match incroyable en sortie de camp, sûrement le meilleur d’Europe », juge Yannick Bru. Et Matthieu (Jalibert), même s’il a trouvé deux touches directes, il a cette capacité à arrêter un peu le temps car il est servi par une technique individuelle très au-dessus de la normale et à trouver un coup de pied ou des passes que d’autres ne font pas. Avec les mêmes plans de jeu au pied, je sais qu’on est un meilleur entraîneur quand on a des joueurs de classe mondiale comme eux. »
« On a forcé les erreurs de la Section Paloise. Nous nous sommes adaptés à la pluie et à nos difficultés actuelles »
Tactique payante. Le travail de « chasse » des Bordelais a débouché sur le troisième essai signé Bielle-Biarrey (19-6, 51e) avec, dans un premier temps, un contre-ruck de Penaud et Buros dans les 22 mètres adverses. « La semaine dernière (à La Rochelle), on s’est retrouvé en difficulté avec ça », a souligné le latéral bordelais. Nous avons mis un point d’honneur à ne pas être battus sur ces courses. Nous avons réussi à être bons dans ce domaine. Le triangle arrière de l’UBB a su imposer une belle pression défensive aux Béarnais.
A la pause, l’UBB ne menait que de huit points (14-6), grâce à un essai de Lucu sur un penalty vite joué de la main sur les 5 mètres de Pau (7-3, 14e) et un essai de Lamothe à l’issue d’un groupe pénétrant (14-3, 26e). Mais la météo n’était pas particulièrement propice pour trouver des écarts tout en gardant le ballon. « Après la mi-temps, nous nous sommes davantage adaptés aux conditions. Il y avait une meilleure qualité de jeu au pied derrière leur défense, un meilleur pressing de notre rideau défensif, a résumé Yannick Bru. On a forcé les erreurs de la Section Paloise. Nous nous sommes adaptés à la pluie et à nos difficultés actuelles. »
Ce samedi, les Bordelais ont montré qu’ils avaient une autre corde à leur arc pour se sortir de ce genre de marasme. « La saison dernière, on aurait sans doute fait des tests, ça aurait été serré et Pau nous aurait mis dans le doute », a imaginé le troisième ligne Marko Gazzotti. Cette saison, ça ne s’est pas passé comme ça. Nous sommes heureux d’avoir évolué sur ce point. »
“On est content pour les gars”, a conclu Yannick Bru. Pour nous, c’est une grande victoire. A Bordeaux, on n’a pas relevé le col, on n’a pas mis le pull sur les épaules, on a opté pour ce bonus offensif. C’est bon. »
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