Malgré la découverte de leur voiture dans la ville belge de Charleroi, les parents qui ont emmené leur nouveau-né dans une maternité de région parisienne lundi 21 octobre “n’ont toujours pas été trouvés”a annoncé jeudi le procureur de Bobigny, Eric Mathais. Le petit Santiago, un bébé très prématuré nécessitant des soins médicaux urgents et placé en couveuse et suivi par surveillance, n’a pas non plus été retrouvé. Le véhicule de marque Audi, dont la photo et la plaque d’immatriculation française figuraient dans l’avis de recherche émis mardi soir en Belgique, a été retrouvé “vers 9 heures”a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole de la police de Charleroi, sans plus de précisions.
“Nous sommes extrêmement mobilisés et préoccupés par la santé, voire la vie de Santiago, ce tout nouveau bébé”, a déclaré M. Mathais lors d’une conférence de presse en direct de la Seine-Saint-Denis. « La priorité numéro 1 du parquet de Bobigny, de tous les enquêteurs et des autorités belges, a été et reste, de retrouver Santigao pour pouvoir s’assurer qu’il va bien. Tout ce qui a été fait et sera fait encore le sera dans ce but principal.a insisté le procureur de la République, qui a déclaré “Je ne veux pas perdre espoir” à propos de retrouver le bébé vivant.
Santiago a été enlevé peu avant minuit lundi soir au service de néonatologie d’un hôpital d’Aulnay-sous-bois par ses parents – âgés de 23 et 25 ans –. « connu de la police et de la justice »selon l’accusation, qui n’a pas fourni plus de détails. Né le 4 octobre, il est activement recherché depuis mardi soir en Belgique, dans le cadre d’une alerte à la population diffusée par la police fédérale, « toujours pertinent »a déclaré ce dernier à l’AFP. En France, une alerte enlèvement était en vigueur mardi, avant d’être levée en fin de journée. “Cette alerte n’était plus utile puisque les parents avaient visiblement quitté le territoire national”» a déclaré Eric Mathais mercredi.
Lors de la conférence de presse, le procureur de Bobigny a encouragé les parents de Santiago à « le protéger et lui permettre de bénéficier des soins vitaux dont il a besoin ». «S’ils m’entendent, il s’est expriméils doivent l’emmener immédiatement à l’hôpital.
Le tribunal a rendu une ordonnance de placement d’urgence du bébé, s’il est retrouvé
Dans cette enquête flagrante, ouverte pour enlèvement en bande organisée de mineur de moins de quinze ans et confiée à la police judiciaire, la garde à vue de cinq personnes âgées de 16 à 29 ans, interpellées mardi matin à Livry-Gargan, en région parisienne, a été prolongée le Mercredi, a encore annoncé le procureur. Selon une Source proche du dossier, ceux-ci font partie “les environs” parents.
Au moins deux personnes – dont le mineur – parmi eux, auraient reconnu avoir effectué un voyage aller-retour en Belgique en compagnie du père, de la mère et du petit Santiago, selon le procureur. « Dans ce cadre, trois personnes sont présentées au juge d’instruction pour mise en examen : une femme, et deux hommes, dont un mineur, tous deux connus de la justice »a également déclaré M. Mathais. Les deux autres gardes à vue ont été levées.
L’hôpital Robert Ballanger a été alerté de la disparition du nouveau-né par la déconnexion de ses capteurs cardiaques dans la couveuse et prévenu, «vers 23h – 23h30» application de la loi. “L’utilisation de caméras de vidéosurveillance a confirmé que les parents étaient partis avec un sac de courses noir, probablement à bord d’un véhicule de couleur claire, avec trois autres personnes à bord”a expliqué Eric Mathais dans un premier communiqué mardi. La police a tenté de contacter la mère par téléphone, s’est présentée aux adresses connues du couple et a tenté de les contacter par l’intermédiaire de proches, en vain.
« Abus de leur autorité parentale »
« Au moment de l’enlèvement, les parents de Santiago avaient encore l’autorité parentale »a précisé Éric Mathais. Mais, « en retirant leur enfant de l’hôpital, sans prévenir l’équipe médicale, en le transportant dans un sac, en le privant de soins ; les parents ont fait un usage abusif de leur autorité parentale »a prévenu le procureur jeudi. Lors de la conférence de presse, ce dernier a également fait savoir qu’il y avait à ce stade “quelques éléments” sur les motivations parentales.
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« D’après les informations recueillies, ils n’étaient pas opposés aux soins nécessaires à leur enfant, et aucun signalement n’avait été adressé à Enfance en Danger »poursuivit le procureur. Eric Mathais a cependant déclaré que le jour de l’enlèvement, les parents avaient « un entretien avec l’équipe multidisciplinaire de l’hôpital »et a peut-être craint par la suite qu’il y ait un « risque de placement d’enfants ».
Dans son alerte enlèvement, le ministère français de la Justice a prévenu que l’enfant avait besoin« des soins médicaux constants ». Toute interruption de ces soins est susceptible de mettre la vie en danger. L’espérance de vie du bébé sans soins médicaux a été estimée à environ douze heures, a indiqué mardi matin à l’AFP une Source policière.
À la suite de l’enlèvement, les tribunaux ont émis une ordonnance de placement d’urgence pour le bébé, s’il est retrouvé. Même si les parents refusent.
« L’enquête pénale en flagrant délit se poursuit très activement, toujours en liaison avec les autorités judiciaires et policières belges »a encore affirmé le procureur de Bobigny.
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