Détenu à Nuuk au Groenland depuis juillet, le militant écologiste souhaite obtenir la nationalité française, selon les informations du quotidien « Le Monde », afin d’éviter le risque d’extradition vers le Japon qui pèse sur sa tête.
Cela fait plus de 100 jours que le militant écologiste Paul Watson a été emprisonné à Nuuk, la capitale groenlandaise. Pour le militant, ça suffit. L’écologiste canadien souhaite rentrer en France, où il vit avec sa famille depuis 2015. Après avoir demandé l’asile politique à Emmanuel Macron dans une lettre datée du 16 octobre, il affirme Monde souhaitez demander la nationalité française. “Je veux que la France reste ma maison” s’est-il confié depuis une cellule prévue pour les visites, mercredi 23 octobre.
Sa demande d’asile, exprimée mi-octobre, s’est heurtée à un obstacle. Selon le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, interrogé sur France Inter 18 octobre un “Une demande d’asile ne peut être déposée que sur le sol du pays dans lequel cette demande est formulée.” Autrement dit, Paul Watson doit se trouver sur le territoire français pour formuler sa demande d’asile. Un élément confirmé par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, sur Infos France ce jeudi 24 octobre. Pour contourner cette difficulté, le militant de 73 ans a finalement demandé la nationalité française. Depuis le 6 février 2023, il est possible de faire cette demande en ligne depuis l’étranger.
Le 2 octobre, les partisans français du militant ont lancé une pétition rassemblant environ 25 000 signatures, pour demander au gouvernement de le naturaliser. Et pour la première fois, ce jeudi 24 octobre, la France s’est clairement positionnée aux côtés de Paul Watson. Agnès Pannier-Runacher a déclaré ce jeudi sur Infos France vouloir “réitérer auprès du Président de la République que les faits qui lui sont reprochés, de notre point de vue, ne motivent pas, ne justifient pas la détention, et appellent même à la libération de Paul Watson ». De nombreux militants écologistes appellent depuis juillet le gouvernement à adopter une position en faveur de la libération de Paul Watson. Brigitte Bardot elle-même avait défié Emmanuel Macron sur “un peu de COURAGE Monsieur le Président !!”
Paul Watson toujours détenu
Même si la France clarifie sa position, le calvaire de Paul Watson est loin d’être terminé. Mercredi 23 octobre, il se trouvait encore devant le tribunal de Nuuk pour tenter d’obtenir sa libération pour la quatrième fois. Mais la justice a décidé qu’il serait maintenu en détention au moins jusqu’au 13 novembre, en attendant que le gouvernement danois décide de l’extrader ou non vers le Japon.
Le 21 juillet 2024, Paul Watson a été arrêté alors qu’il accostait à Nuuk pour faire le plein de son bateau, le John-Paul-DeJoriaI. Le même jour, son association Sea Shepherd France affirmait dans un message sur X (ex-twitter) avoir “a été arrêté par les autorités danoises” parce qu’il s’est retrouvé “sur la base de la notice rouge d’Interpol, mise en place en 2012 suite au mandat d’arrêt japonais.” Le Japon lui reproche d’avoir mené une opération en 2010 avec son ONG dans les eaux japonaises. Il aurait blessé un marin d’un baleinier avec une boule puante contenant de l’acide butyrique et serait monté à bord du même navire quatre jours plus tard.
Pour Paul Blazy, coordinateur du groupe parisien Sea Shepherd et présent lors d’un rassemblement de soutien à Paul Watson le 23 octobre à Paris, il est impossible d’accepter que « Le Danemark livre un farouche défenseur des baleines, de la biodiversité et des océans à un État qui protège ouvertement les activités criminelles et illégales. » Par ses propos, il fait référence à Tokyo qui a quitté la Commission baleinière internationale (CBI) en 2019. Le Japon continue aujourd’hui de chasser ces cétacés à des fins commerciales dans les eaux de l’Antarctique.
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