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Pris en flagrant délit d’achat de médicaments, le député LFI Andy Kerbrat annonce vouloir “suivre un protocole de traitement”

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Andy Kerbrat à l’Assemblée nationale, à Paris, le 19 décembre 2023. JULIEN DE ROSA / AFP

Le député Andy Kerbrat (La insoumise, Loire-Atlantique) a reconnu, mardi 22 octobre, avoir été surpris en flagrant délit d’achat de drogue. Il a annoncé qu’il commençait une « protocole de soins ».

L’élu raconte sur X avoir été contrôlé le 17 octobre « en possession de stupéfiants ». Selon les informations de Valeurs actuelles, qui a révélé l’affaire, il était en possession de 1,35 gramme de 3-MMC, une drogue de synthèse dont la consommation est très répandue en France.

Andy Kerbrat n’a pas été placé en garde à vue mais interrogé le lendemain au commissariat en audience publique. Il prétend mettre “à la disposition de la justice”, qui le convoquera « dans le cadre d’une ordonnance pénale »utilisé dans les cas peu graves.

Le député de Loire-Atlantique précise avoir consommé des drogues de synthèse pour se faire “face à des problèmes personnels et à des fragilités psychologiques”, ajoutant qu’il “va lutter contre son addiction” et va «suivre un protocole de soins» afin de pouvoir reprendre son activité parlementaire.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a appelé le député à « tirer les conséquences de ses actes ». “Un député a le devoir d’être exemplaire”a ajouté le ministre, jugeant qu’il « Ce n’est pas tolérable de voir un député de la République acheter des drogues de synthèse à un dealer ambulant ».

« Les addictions touchent toute la société »

Plusieurs personnalités de gauche ont apporté leur soutien au député de 34 ans, comme sa collègue écologiste Sandrine Rousseau : « Vous l’avez admis, vous êtes dans une démarche de cure, revenez-nous en forme. » Le député de Paris rappelle que « La consommation de drogues et la toxicomanie sont une question de soins, de santé mentale et de soutien ».

La sénatrice écologiste Mélanie Vogel souhaite « bonne chance dans votre cheminement vers la guérison » emprunté par Andy Kerbrat, et regrette que la politique française soit « axé sur la répression plutôt que sur l’essentiel : le soin ». De son côté, le médecin et sénateur socialiste de Paris Bernard Jomier rappelle que « Les addictions touchent toute la société, parlementaires et ministres compris ».

Le conseiller municipal de Nantes et délégué local du parti Horizons Guillaume Richard estime en revanche qu’Andy Kerbrat doit démissionner de ses fonctions. « Se présenter comme « victime de son addiction » est une insulte envers les Nantais »qui a élu le député en juillet dernier, estime-t-il.

Quant au député Rassemblement National Laurent Jacobelli, il ironise en demandant pourquoi le député “ne s’est-il pas approvisionné auprès de son collègue Louis Boyard”évoquant le fait que ce dernier avait reconnu en 2021 avoir vendu de la drogue lorsqu’il était plus jeune pour financer ses études.

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La 3-MMC est de plus en plus consommée en France, notamment dans les milieux partisans, où elle est consommée comme de la cocaïne à moitié prix. Le psychiatre addictologue Laurent Karila s’est confié dans un entretien à Monde que le 3-MMC était le médicament “le plus populaire en ce moment”. Elle « est une « petite sœur » de la méphédrone, interdite en France depuis 2010. La 3-MMC a des effets euphorisants très proches de ceux de la méthamphétamine, dont les prix sont bien plus élevés »a précisé le professeur à l’université Paris-Saclay.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Les médicaments de synthèse sont passés des cercles confidentiels à une utilisation plus large »

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Le Monde avec l’AFP

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