Par Richard Flurin
Publié
il y a 43 minutes,
mis à jour il y a 33 minutes
Les révélations autour du député de Loire-Atlantique, pris en flagrant délit d’achat de drogue à Paris, interviennent après la démission d’un autre parlementaire LFI, accusé d’agression sexuelle.
Un élu de la nation arrêté par la police sur un quai du métro en flagrant délit d’achat d’une drogue de synthèse très prisée dans les milieux partisans – la 3MMC – pour sa consommation personnelle. Ce sont les faits rapportés lundi soir par nos confrères de Valeurs Actuelles et immédiatement confirmés par le député de La France insoumise (LFI) Andy Kerbrat, dans un communiqué publié sur le réseau social X. «J’assume pleinement ma responsabilité et me mets à la disposition de la justice»écrit le parlementaire, avant de présenter ses excuses. «Je vais suivre un protocole de traitement. Cela me permettra de reprendre mon activité parlementaire »dit-il.
Les élus de l’opposition ne le voient pas de cet oeil. Comme le délégué du parti Philippist Horizons dans la ville de Nantes, où est élu Andy Kerbrat, Guillaume Richard, qui a réclamé sur le même réseau social le “démission” du député LFI. Plusieurs personnalités de gauche ont au contraire apporté leur soutien aux Insoumis, parmi lesquelles les écologistes David Cormand et Sandrine Rousseau. « La consommation de drogues et la dépendance sont une question de soins, de santé mentale et de soutien. Vous l’avez reconnu, vous êtes dans un parcours de traitement. Revenez-nous en forme”» a déclaré cette dernière, ajoutant un cœur à son message. Toutefois, les dirigeants de LFI n’ont pas réagi publiquement à cette affaire pour le moment.
Depuis l’affaire Quatennens, le groupe secoué par les affaires
La remise en cause des élus Insoumis de Loire-Atlantique est en tout cas une nouvelle ombre au tableau pour le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Il y a quelques jours, un autre député, Hugo Prévost, a été contraint de démissionner de son mandat après avoir été accusé d’agression sexuelle. LFI a alors fait le choix d’exclure cet ancien syndicaliste étudiant de 25 ans en raison, précise un communiqué, de « actes graves à caractère sexuel pouvant constituer des infractions pénales, antérieurs » dès son élection.
Le groupe parlementaire LFI avait déjà été ébranlé deux ans plus tôt par l’affaire Quatennens. Le député du Nord et proche de Jean-Luc Mélenchon avait reconnu des faits de violences conjugales fin 2022, pour lesquels il a finalement été condamné, sans toutefois être exclu du groupe, ce qui a valu aux mélenchonistes de vives critiques, y compris de GAUCHE. . La candidature d’Adrien Quatennens aux élections législatives anticipées, une fois envisagée, a finalement été retirée face à la bronca suscitée notamment parmi les associations féministes.
Comme le souligne le sénateur de la Place publique de Paris Bernard Jomier dans un tweet en réaction à l’affaire Kerbrat, « Les addictions touchent toute la société, parlementaires et ministres compris ». Ce n’est en effet pas la première fois qu’un homme politique se retrouve au cœur d’une affaire de drogue. Le député macroniste Emmanuel Pellerin a par exemple reconnu avoir consommé de la cocaïne dans une enquête Mediapart le concernant. L’année dernière, la députée macroniste Caroline Janvier avait suscité la polémique en expliquant que“Il y a des soirées où la drogue circule” entre parlementaires. Quelques semaines plus tard, Éric Coquerel, directeur d’Insoumis, confirmait dans une interview que « La politique n’est pas hermétique à la drogue, comme la société ».
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