éliminé par Pau-Orthez, le Limoges CSP n’était pas à la hauteur

L’histoire retiendra que le CSP de Limoges a laissé échapper un ersatz clasico qui lui a pourtant tendu les armes. Sur le papier du moins, car en réalité, il s’agissait d’autre chose lors d’une triste soirée pour les Limogaud. Un triste match.

Même le public présent au Palais des Sports ne semblait pas croire à une issue heureuse avant le coup d’envoi. S’il a sifflé l’entrée sur le parquet des Limougeauds, avec une mention spéciale pour Nicolas Lang, le cœur n’était pas vraiment au rendez-vous dans les tribunes. Comme si l’issue de ce match ne faisait aucun doute.

Bluiett, le seul à vraiment survivre

Mais difficile de rester totalement de marbre alors que l’affiche déchaîne les passions depuis tant d’années. Alors quand Bastien Pinault a trouvé le cadre de loin pour offrir douze longueurs d’avance aux Palois qui repartaient avec un bonus de 7 points en raison de l’écart de division entre les deux équipes, un vent d’espoir a parcouru les travées d’une salle à moitié vide ( 17-5). Pas dans une grande soirée en termes d’adresse, le Limoges CSP a remis son destin entre les mains de Trevon Bluiett. Le seul à vraiment survivre durant cette première période.

Comme un symbole, c’est l’arrière américain, déjà indispensable à son équipe, qui a remis les deux équipes à égalité (28-28). On jouait déjà la 17ème minute et les occasions de se lever de son siège étaient rares. Les anciennes gloires de l’Elan comme Freddy Hufnagel, Mathieu Bisseni et Paul Anderson, ont assisté à un clasico aseptisé, loin des combats d’antan. Un match de mauvais goût à l’image de la première période d’un Malik Osborne, là encore trop discret, d’un Nicolas Lang bien surveillé ou d’un Mohamed Diarra pas dans le coup. A la pause, ce Limoges CSP, décevant, très loin de la séduisante équipe battue samedi à Bourg-en-Bresse, était encore mené par une équipe paloise pourtant privée de son meilleur joueur, l’Américain Christopher Ledlum (33-31). En somnolent, le CSP de Limoges réussirait ses deux seuls exploits de la soirée : remettre en confiance son adversaire et réveiller l’enceinte paloise. Nicolas Lang ne passant pas une bonne soirée, les Limougeauds ont longtemps dû compter sur le seul Trevon Bluiett pour alimenter la marque. Insuffisant, d’autant que le CSP s’est contenté de se baisser de loin sans grand succès et en faisant quelques choix surprenants (10 sur 40). Les Palois ont repris sept points d’avance à deux minutes de la fin du troisième quart-temps sur un tir gagnant de leur leader américain Keshun Sherrill (43-36).

Money time manqué

Le banc Limougeaud ne menait pas mais soufflait un peu suite à un panier de Mamadou Guissé et surtout un tir très lointain de Vincent Amsellem loin de se cacher. C’est d’ailleurs l’ancien leader de Boulazac qui a remis les siens aux commandes du match dès l’entame du dernier acte en trouvant une nouvelle fois le cadre des trois points (45-46).

Le CSP de Limoges pensait-il avoir fait le plus dur ? Peut-être, mais c’était loin d’être vrai, car Pau n’avait pas l’intention d’abandonner et Walter Whyte concoctait un 2+1 en contre-attaque (57-51). Nouvelle preuve qu’aucun clasico n’est un match comme les autres. Frustré par la fin de sa rencontre à Bourg-en-Bresse, Alexandre Chassang n’a pas tremblé cette fois. Il a marqué quatre points d’affilée. Puis, Vincent Amsellem, encore une fois, subtilisait un précieux ballon et Trevon Bluiett remettait Limoges devant (58-57, 38e). Le suspense est alors devenu insupportable. Keshun Sherrill, le leader palois, a pris les choses en main et a soulevé le Palais en inscrivant un tir à trois points à 40 secondes de la fin (62-60). Sur l’action suivante, Trevon Bluiett a raté ses deux lancers francs et le piège s’est refermé sur un CSP bien triste hier soir qui s’est mis au niveau de son adversaire plutôt qu’à celui de l’histoire.

Le CSP a débuté la rencontre avec un handicap de sept points.