Relativement méconnu en France, Borja Iglesias est un joueur qui fait régulièrement la Une des journaux en Espagne. Sélectionné deux fois avec la Roja en 2022 et 2023 sous la direction de Luis Enrique et Luis de la Fuente, l’attaquant de 31 ans, actuellement prêté au Celta Vigo par le Real Betis, a inscrit 60 buts en 189 matches de Liga. Cependant, le Galicien est surtout connu pour ses prises de position sur des questions en dehors du terrain. Dans un environnement très aseptisé, il n’hésite pas à se vernir les ongles en noir pour soutenir le mouvement Black Lives Matter ou à faire campagne contre l’homophobie bien qu’il ne fasse pas partie de la communauté LGBT. C’est un engagement qu’il assume, même au point d’être l’une des cibles privilégiées des haineux sur les réseaux sociaux.
« Cela m’est égal de recevoir 10 ou 100 commentaires sur les réseaux sociaux. Mais si quelqu’un souffre parce qu’il ne trouve pas sa place ou se sent jugé ou maltraité, alors bon sang, nous avons un sérieux problème », a-t-il soupiré dans une interview à El Pais. Borja Iglesias estime qu’il faut prendre des risques et encourage les personnalités du football à s’exprimer, notamment contre le racisme dans les stades. A ce propos, les déclarations de Kylian Mbappé lors du dernier Euro ne l’ont pas laissé indifférent. Le capitaine français avait « appelé la jeunesse » à voter au second tour des élections législatives et à prendre position contre « l’extrémisme ».
« Certaines choses m’influencent vraiment en tant qu’être humain, et pour moi, c’est plus important que mon travail. Face à l’injustice, je prends position. Si quelque chose me dérange, j’en parle parce que je pense que c’est utile. Par exemple, lorsque Mbappé prend position contre l’extrême droite, il connaît les répercussions que cela aura. C’est une personne privilégiée. S’il prend position aussi clairement, écoutons-le au moins avec respect. Il n’a rien à y gagner. On lui reproche de vouloir aider les autres.
S’il n’a jamais soutenu publiquement un parti politique, Borja Iglesias entend poursuivre son combat contre l’extrême droite : « Je veux défendre des principes comme le respect, l’égalité, et éviter les abus de pouvoir et la haine. Je crains l’extrême droite car elle n’a pas de limites. Je n’aime pas son mépris de certaines valeurs sociales ou des droits de l’homme. Je veux que ceux qui votent pensent non seulement à eux mais aussi à leur communauté et à ceux qui souffrent », affirme-t-il avant d’ajouter : « Ce n’est pas parce que nous sommes des footballeurs que nous ne pouvons pas avoir d’opinion. Nous avons de plus grandes responsabilités parce que nous avons un impact social plus important. Il conclut : « Mais je comprends que certains ne veuillent pas le faire. »
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