Lionel Gougelot (correspondant dans les Hauts-de-France) / Crédits photos : Louai Barakat / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
07h38, le 10 octobre 2024modifié pour
Ce mercredi, a comparu devant le tribunal la jeune lycéenne de Tourcoing qui avait giflé son professeur alors qu’elle lui demandait d’enlever son voile. Elle sera finalement jugée le 11 décembre. En attendant, se pose la question de la protection de cette enseignante profondément choquée par cet incident.
L’élève qui a giflé son professeur au lycée Sévigné de Tourcoing, dans le Nord, a été déféré en comparution immédiate mercredi. Elle a été placée sous contrôle judiciaire. Il lui est interdit de contacter le professeur ou de se rendre dans son établissement. Au lycée Sévigné, les cours doivent reprendre. Ce jeudi, la ministre de l’Éducation nationale, Anne Jeantet, est attendue dans l’établissement pour exprimer son soutien aux personnels.
« Nous pouvons craindre pour notre sécurité »
Encore traumatisée par les violences dont elle a été victime, l’enseignante n’a pas eu la force de se constituer partie civile devant le tribunal mercredi contre son agresseur. Mais pour son avocat, Éric Cattelin-Denu, en attendant l’audience qui se tiendra dans deux mois et dans un climat de tension autour du voile islamique, la question de la sécurité de l’enseignante se pose.
« Son nom circule sur les réseaux sociaux. On peut craindre pour sa sécurité. Les enseignants sont là pour faire respecter la laïcité dans les écoles et il faut réagir”, explique-t-il à Europe 1.
Un climat tendu
Depuis mardi, l’enseignante est soumise à la protection fonctionnelle accordée aux enseignants, mesure qui permet de soutenir sa gestion. Et c’est vrai, confie Catherine Bodet, responsable du syndicat SGEN-CFDT, son cas doit être traité avec une grande vigilance.
« Cela signifie qu’il peut être soutenu d’un point de vue juridique, mais pas seulement. Je ne sais pas du tout quelles solutions seront apportées, mais cela pourrait être un changement d’établissement. Cela pourrait être beaucoup de choses pour qu’ils se sentent en sécurité et c’est le moins qu’ils puissent faire, car ce climat tendu est pour tout le monde.»
Les collègues de l’enseignant lui ont exprimé leur soutien mercredi dans un communiqué, rappelant que d’autres actes de violences sans rapport avec la laïcité avaient été signalés ces dernières semaines au lycée de Sévigné.
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