Bahaa Sahel dit qu’elle prie pour que ce soit sa dernière guerre
Bahaa Sahel récupère des articles dans son magasin endommagé à Tyr, dans le sud du Liban. Vêtements, chaussures et accessoires remplissent un sac en plastique jaune trop lourd pour qu’elle puisse le transporter sur les décombres.
Tyr, la quatrième plus grande ville du Liban, a été frappée par des frappes aériennes israéliennes ces dernières semaines alors que les Forces de défense israéliennes (FDI) lançaient une opération terrestre dans le sud du pays.
« Nous avons fui la ville deux heures plus tôt. Si j’étais restée, j’aurais été ici », dit Bahaa en désignant les tas de ciment émietté derrière elle.
Deux missiles israéliens ont rasé trois bâtiments adjacents, tuant au moins cinq personnes, expliquent ses voisins.
Hassan, qui possède un café en bas de la rue, raconte que lorsque le premier missile a frappé, il a vu un bâtiment exploser en l’air. C’est arrivé il y a 10 jours, mais il se dit toujours secoué et traumatisé.
Une camionnette blanche détruite par l’explosion est coincée sous les décombres.
L’explosion a détruit des véhicules et projeté quelques voitures de l’autre côté de la rue.
Bahaa n’est retournée dans son magasin et dans sa rue que mercredi pour sauver ce qu’elle pouvait de son magasin avant la pluie attendue. C’est l’occasion de pleurer les amis qu’elle a perdus.
«Je possède et gère cette boutique depuis 35 ans. C’étaient mes voisins, mes amis. Je connaissais la mère, le père et leurs enfants », dit-elle.
Ce n’est pas sa première guerre, mais elle espère que ce sera la dernière.
« Lors de l’invasion israélienne en 1982, un immeuble de trois étages s’est effondré au-dessus de nos têtes. Ma cousine est morte, mais Dieu nous a sauvés, ma sœur et moi », se souvient-elle. Elle raconte une histoire similaire pour chaque guerre que le Liban a traversée.
« Tant de tragédies », dit-elle. « Je ne sais pas combien de guerres nous vivrons encore. Mais l’histoire se répète. »
L’explosion a détruit plusieurs véhicules.
Bahaa et sa sœur marchent sur les décombres pour atteindre son appartement deux pâtés de maisons plus loin. Elle dit qu’elle repartira le lendemain matin vers les montagnes près de Beyrouth, même si le bruit des frappes aériennes israéliennes sur la capitale l’effraie chaque nuit.
« Peut-être que cette guerre serait la dernière. Peut-être que Dieu aurait pitié de nous. Nous n’en pouvons plus », dit-elle.
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