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35 heures, jour férié, carence… Ces options de Darmanin et Attal pour faire des économies

Echaudés par les éventuelles hausses d’impôts de Michel Barnier, les anciens poids lourds du gouvernement, emmenés par Gabriel Attal et Gérald Darmanin, tentent d’influencer les futures décisions de l’exécutif visant à réduire le déficit français.

En multipliant les propositions pour faire des économies, ils espèrent pouvoir tenir la promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Même s’ils craignent déjà que le nouveau Premier ministre ne « charge le bateau d’impôts », comme l’expliquait son prédécesseur sur TF1 dimanche soir. « La bonne réponse n’est pas d’augmenter les impôts mais de travailler davantage », insistait l’ancien ministre de l’Intérieur dans un entretien aux Échos le même jour.

Les propositions des députés du groupe Ensemble pour la République seront présentées officiellement demain après-midi, mais plusieurs d’entre elles ont déjà été esquissées.

Les réformes

Tour à tour, Gabriel Attal et Gérald Darmanin réclament la reprise de certaines réformes, prévues par le précédent gouvernement mais gelées par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier.

A commencer par la réforme de l’assurance chômage, pour laquelle il suffit de « signer le décret » pour qu’il soit appliqué, selon l’ancien Premier ministre. Ce texte, tel qu’il a été conçu par le gouvernement précédent, prévoit de réduire la durée d’indemnisation à 15 mois pour les chômeurs de moins de 57 ans. Et il faudra avoir travaillé 8 mois au cours des 20 derniers mois pour être indemnisé, contre à 6 mois au cours des 24 derniers mois actuellement. L’idée est “d’encourager davantage de travail”, a expliqué Gabriel Attal au 20 Heures de TF1 dimanche soir. Dans Les Échos, Gérald Darmanin assure qu’une telle réforme permettrait de générer 3,5 milliards d’euros d’économies.

Une autre réforme abandonnée avec le changement de gouvernement est celle de la radiodiffusion publique. Très contesté, il visait notamment à fusionner France Télévisions, Radio France, l’INA (Institut national de l’audiovisuel) et France Médias Monde (RFI, France 24). Gérald Darmanin propose de le remettre sur la table, avec un potentiel de plus de 4 milliards d’euros d’économies, selon ses calculs.

Temps de travail

Comme ils se sont exprimés publiquement tour à tour sur TF1 et Les Échos, Gérald Darmanin et Gabriel Attal plaident pour une augmentation du temps de travail. Pour cela, plusieurs pistes ont déjà été avancées.

L’ancien ministre de l’Intérieur a évoqué la fin définitive des 35 heures dans le privé et « le passage à 36 ou 37 heures dans le public, bien sûr rémunérées en conséquence ». Concernant ce deuxième volet, Gabriel Attal nuance, en proposant déjà l’application effective des 35 heures « dans l’ensemble de la fonction publique ». “Nous savons qu’aujourd’hui, notamment dans les communautés locales, tout le monde ne le fait pas”, a-t-il assuré. Selon l’ancien locataire de Matignon, citant un rapport de la Cour des comptes, cela « rapporterait un milliard d’euros ». Dès 2019, l’Assemblée nationale avait déjà adopté un amendement pour adopter cette durée effective – sauf cas particuliers.

Toujours sur la question du temps de travail, Gérald Darmanin a proposé de supprimer un deuxième jour férié. Un peu comme depuis 2004, avec la mise en place de la journée de solidarité pour les personnes âgées, généralement organisée à la Pentecôte. Une mesure qu’il souhaiterait appliquer aussi bien dans le privé que dans le public. Il propose également d’introduire un deuxième jour de carence (le temps passé sans compensation au début d’un arrêt de travail) dans le secteur public, contre un actuellement. Ce chiffre monte à trois dans le secteur privé – sauf lorsque l’assurance d’entreprise prend le relais.

Les autres propositions

D’autres propositions ont été faites par d’anciens poids lourds du gouvernement. Comme simplifier le mille-feuille administratif entre l’État et les collectivités locales. Sur cet aspect, « 7 milliards d’euros d’économies sont possibles », a fait savoir le patron du groupe EPR à l’Assemblée. L’ancien Premier ministre fait ici référence à un rapport datant de mai dernier rédigé par le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, qui pointait les coûts liés aux « financements croisés » et l’enchevêtrement des compétences et des responsabilités entre l’État et communautés et entre communautés.

Autre proposition, évoquée sans plus de détails cette fois par Gérald Darmanin : faire payer plus cher les frais d’inscription des étudiants étrangers en France. Depuis 2019, des frais d’inscription différenciés existent déjà pour les personnes non originaires d’un pays de l’Union européenne, mais ils ne sont pas appliqués dans toutes les universités. L’ancien ministre de l’Intérieur n’a pas précisé, dans son entretien aux Échos, s’il souhaitait ou non une telle mesure pour tous les étudiants étrangers.

Le député du Nord a également jugé qu’il serait préférable que l’Etat vende les parts qu’il détient dans certaines sociétés privées. Autant de mesures qui, à leurs yeux, permettraient de faire des économies et de réduire le déficit du pays sans recourir à des hausses d’impôts trop importantes.

 
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