Michel Barnier a rappelé mardi en Conseil des ministres “son attachement intangible à l’Etat de droit”, dont le non-respect constitue une “ligne rouge” pour le Premier ministre, a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Brégeon après les déclarations du ministre de l’Intérieur Bruno. Retailleau.
Issu de l’aile conservatrice des Républicains (LR), le parti de Michel Barnier, M. Retailleau a suscité de nombreuses critiques au sein du camp présidentiel et à gauche après avoir déclaré que l’Etat de droit n’était “ni intangible, ni sacré”.
Le nouveau ministre de l’Intérieur a regretté mardi matin des « faux débats », précisant que l’État de droit était « le fondement de (la) République ».
En Conseil des ministres mardi matin, le Premier ministre a “rappelé son attachement intangible à l’Etat de droit”, a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Brégeon lors du rapport du Conseil.
“Il est impensable de remettre en question (l’État de droit), ne serait-ce que d’un pouce.” “C’est le cadre (que Michel Barnier) a fixé et continuera de fixer pour l’ensemble du gouvernement”, a ajouté Mme Brégeon.
“Ce qui ne veut pas dire que le droit, l’état du droit, ce qui n’est pas la même chose, soit fixe”, a également déclaré le porte-parole du gouvernement.
Au sein du camp d’Emmanuel Macron, plusieurs personnalités, dont la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet ou l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne, ont contesté cette position du nouveau ministre de l’Intérieur, qui illustre les tensions au sein du gouvernement de Michel Barnier où le Les macronistes cohabitent avec la droite.
Mais “le sujet de la protection et de la sécurité des Français est trop sérieux et trop grave pour être exploité par de faux débats”, a jugé M. Retailleau mardi dans un communiqué.
“Il faut se rendre à l’évidence, nous le devons aux Français comme nous l’a rappelé Michel Barnier : aujourd’hui, la loi ne protège pas suffisamment les Français.” “Lorsque les textes en vigueur ne garantissent plus tous les droits – à commencer par le premier d’entre eux, le droit d’être protégé –, ils doivent évoluer, dans le plein respect des institutions de notre République”, poursuit M. Retailleau.
“C’est ce que nous demandent les Français et ce que nous ferons sous l’autorité du Premier ministre”, a-t-il conclu.
Avant cette précision, le ministre LR s’était également attiré les critiques du procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz. “L’Etat de droit est fondamental, ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas changer le droit”, mais “il ne faut pas toucher à l’Etat de droit et il faut même le renforcer”, a affirmé M . Heitz.
« Il y a vraiment là un principe fondamental. L’État de droit, c’est un peu comme la liberté : il ne faut pas le regretter lorsqu’on l’a perdu », a-t-il poursuivi.
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