Informations clés
- Marine Le Pen et 26 autres personnes, dont des responsables du RN et d’anciens députés, sont accusées d’avoir détourné des fonds de l’Union européenne.
- Le procès, qui a débuté il y a près de dix ans, offre à Mme Le Pen l’occasion de répondre à des allégations qu’elle a toujours niées.
- Une condamnation pourrait entraîner une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans, une amende d’un million d’euros et une interdiction d’exercer des fonctions publiques jusqu’à cinq ans..
Accusation de détournement de fonds européens
Le tribunal correctionnel de Paris se réunira lundi pour juger Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), et 26 autres personnes accusées de détournement de fonds de l’Union européenne. Ce procès, qui a débuté il y a près de dix ans, offre à Mme Le Pen l’occasion de répondre à des allégations qu’elle a toujours niées. Son objectif est de présenter le RN comme une force légitime capable de gouverner, et ainsi de redorer son image.
Cependant, cette procédure judiciaire comporte également des risques importants pour le parti, exposant potentiellement ses problèmes persistants avec la loi. Des fonctionnaires, employés, anciens législateurs et assistants parlementaires du RN sont accusés d’avoir détourné des fonds destinés au travail parlementaire européen pour rémunérer des collaborateurs directement employés par le parti, connu à l’époque sous le nom de Front National.
Contexte et accusations
Les législateurs européens reçoivent des fonds pour couvrir leurs dépenses, y compris les salaires de leurs assistants. Ces fonds ne sont pas destinés à financer des activités de parti. Alors que de nombreux partis politiques européens, en particulier les plus petits disposant de financements nationaux limités, ont utilisé l’argent de l’UE pour recruter des personnes prometteuses comme assistants des législateurs européens, l’actuel leader du RN, Jordan Bardella, membre du Parlement européen, n’est pas impliqué dans ce procès. bien qu’il ait déjà occupé un tel rôle d’assistant.
Le RN nie toutes les accusations portées contre lui. Il affirme que son interprétation du rôle d’un assistant diffère de celle du Parlement européen. Marine Le Pen fait face à des accusations qui découlent à la fois de sa position de leader au sein du parti et de son mandat de députée européenne qui aurait embauché des assistants fictifs.
Impact sur Marine Le Pen et le RN
Les procureurs allèguent que Thierry Legier, un autre prévenu, a travaillé comme garde du corps pour Mme Le Pen et son père, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National, tout en percevant un salaire d’assistant parlementaire entre 2005 et 2012. Une condamnation pourrait entraîneront une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans, une amende d’un million d’euros et une interdiction d’exercer des fonctions publiques pouvant aller jusqu’à cinq ans pour Mme Le Pen et les autres accusés.
Laurent Jacobelli, député RN et porte-parole du parti, a déclaré la semaine dernière que Mme Le Pen n’était pas concernée par le procès, soulignant leur compréhension différente du rôle d’un assistant par rapport à la définition du Parlement européen.
Enquêtes et résultats potentiels
Mme Le Pen avait déjà affronté Emmanuel Macron au deuxième tour des élections présidentielles françaises, perdant en 2017 et en 2022. Malgré ces défaites, elle est largement considérée comme l’une des principales candidates aux prochaines élections de 2027. En 2016, le parquet de Paris a ouvert une enquête à la suite d’un rapport de 2015 adressé au ministre français de la Justice, émis par le président du Parlement européen, qui a donné lieu à une enquête policière ultérieure.
Les enquêteurs ont examiné la situation de 49 assistants parlementaires RN lors de trois législatures du Parlement européen. Ils ont inculpé 11 membres du RN à l’Assemblée européenne, dont Marine Le Pen et son père, pour détournement de fonds européens, et 13 collaborateurs parlementaires pour réception de ces fonds.
Le procès devrait s’achever le 27 novembre. Le RN fait actuellement l’objet d’une autre enquête préliminaire ouverte en juillet par le parquet de Paris sur le financement illégal présumé de sa campagne présidentielle de 2022.
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